dimanche 25 décembre 2022

Note d’opinion : le temps qui passe

À propos du temps qui passe

Je dois l’existence au temps qui passe. Car le temps ne passe que parce que les choses changent. Et c’est au changement des choses que je dois d’être, et d’être ce que je suis.

J’ignore ce qui fut au commencement. Je me suis laissé dire que la matière se dilata rapidement, il y a de cela 13,8 milliards d’années. Voilà un nombre - 13,8 milliards - qu’il est très malaisé de se représenter. D’autant qu’il désigne des années, c’est-à-dire des périodes de temps correspondant à la durée actuelle de la révolution de la Terre autour du Soleil. Or, le Soleil et la Terre ont - ai-je appris - un peu plus de 4,5 milliards d’années, ce qui signifie que la mesure d’une grande partie du temps passé se réalise au moyen d’un étalon qui n’existait pas. Il est vrai que l’homme n’existait pas non plus, ce qui donne à penser quant au caractère performatif de l’intelligence humaine.

Lenteur et rapidité sont des notions très relatives. Reste pourtant que la durée de la vie humaine - généralement inférieure à 100 ans - permet d’appréhender par comparaison ce que fut la très longue gestation de la vie (disons telle que présente dans le système solaire), soit environ 10 milliards d’années, ce que fut la longue gestation du genre Homo au sein du vivant, soit environ 3,5 milliards d’années et ce que fut la gestation d’Homo sapiens au sein du genre Homo, soit environ 3 millions d’années. Homo sapiens a quelque 300.000 ans, l’écriture est apparue il y a environ 5.400 ans et l’ère chrétienne (qui sert généralement à dater le présent) a presque 2.023 ans. (1)

Pour mieux relativiser les durées ainsi évoquées, il suffit de figurer l’histoire de l’univers au sein d’un calendrier composé d’une seule année, ainsi que le suggéra didactiquement Carl Sagan en 1977. (2) Durant cette année condensant quelque 13,8 milliards d’années, le genre Homo est apparu le 31 décembre à 14 h. Homo sapiens montre le bout du nez le même jour à 23 h. 48’. À 23 h. 59 minutes et 47 secondes il invente l’écriture et à 23 h. 59 minutes et 49 secondes il construit les grandes pyramides de Gizeh.

Ce n’est pourtant pas encore suffisant pour se faire une idée de la lenteur et de la rapidité, notamment la lenteur des multiples gestations dont nous sommes la conséquence et la rapidité des évolutions dont nous sommes les témoins. Aussi vais-je m’arrêter un instant sur un événement qui eut lieu il y a 176.500 ans environ : une activité que l’on peut qualifier d’humaine et dont on a retrouvé la trace, la plus ancienne jamais découverte ; je veux parler de la structure composée de près de 400 morceaux de stalagmites juxtaposés, alignés et superposés, découverte en 1990 dans la grotte de Bruniquel. (3) On prête cette activité à des Néandertaliens, lesquels sont cependant de plus en plus considérés comme fort proches à tous égards des Sapiens, ce qui devrait nous inciter à imaginer leur vie, leurs difficultés et le ressenti qu’ils en avaient comme très comparables à ce que nous sommes en mesure d’en deviner. 176.500 ans, ce n’est pas hier. Si l’on compte 45 générations par millénaire, cela nous en séparerait (en admettant une continuité sans doute assez rare) de près de 8.000 générations, alors que Jésus-Christ (en admettant à la fois son existence et une descendance) n’est qu’à 91 générations de nous.

Si j’insiste ainsi sur des durées propres à étonner, ce n’est certes pas pour le seul plaisir de l’étonnement, ainsi qu’il en allait des “baisers électriques” auxquels la bourgeoisie du XVIIIe siècle allait assister dans les premières expositions consacrées aux progrès de la science. C’est parce que les changements qui ont marqué l’histoire de l’univers doivent très probablement quelque chose à la durée qu’ils ont mis pour s’accomplir. Même si elle fut d’une certaine manière immédiate, l’apparition de la vie résulte probablement d’une mutation de la matière qui réclama des conditions très lentes à réunir. De même, l’évolution des êtres vivants vers des formes qui nous ressemblent fut relativement lente, encore que l’éclosion de certaines étapes importantes ait pu être très prompte. Même les phases les plus destructrices connues, comme les extinctions de masse, se sont étalées - souvent avec des pics plus brefs - sur des milliers, voire des millions d’années. Ce qui amène à constater que les changements que l’homme a imposé à la vie sur terre depuis 200 ans - période dérisoirement courte - représentent un véritable choc, un choc susceptible de conduire à de nouveaux changements, décisifs pour l’avenir de l’humanité. La tragédie que l’humanité pourrait vivre très bientôt ne se mesure jamais si bien que lorsque la durée des changements prévisibles est comparée aux temps qu’il aura fallu pour voir apparaître ce qui va être détruit.

Disant cela, je m’exprime comme quelqu’un qui sait, alors que je ne sais rien. Tout cela vise des connaissances qui réclament - même pour leur seule compréhension - des compétences que je n’ai pas. Encore mon ignorance est-elle aussi relative. Serait-ce sous une forme simplifiée, voire simpliste, les aspects les moins arides des découvertes scientifiques diffusent dans le monde social, de telle sorte que le curieux le moins aguerri aux recherches peut tout de même s’en faire une idée, de laquelle il reste en droit de fournir à ses inquiétudes des réponses raisonnées. L’audace réside peut-être dans le projet de donner ces réponses en partage.

Ce qui me semble mériter d’être partagé, c’est cette inquiétude que je ressens chez les jeunes - tout particulièrement chez ceux dont l’avenir professionnel n’est pas encore tracé -, alors même que les plus vieux et les mieux assis dans la vie sociale ont une fâcheuse tendance à ignorer ou à minorer le véritable trou dans lequel l’humanité est probablement amenée très prochainement à tomber. De tous ces vieux et bien assis, les politiques sont peut-être les moins conscients, car trop préoccupés par les jeux de pouvoir instantanés dans lesquels ils naviguent. Ce qui ne peut qu’accroître les appréhensions des jeunes, livrés qu’ils sont à un temps qui passe vite et qui dépassera vite ce temps qui passe des vieux et des assis, lesquels passeront eux-mêmes avant le temps des malheurs annoncés.

(1) Toutes ces durées sont très approximatives et sont sans cesse corrigées à la lumière des découvertes, lesquelles se succèdent à un rythme effréné.
(2) Cf. Carl Sagan, Les dragons de l’Eden [1977], trad. de Vincent Bardet et Aimée-Catherine Deloche, Seuil, 1980.
(3) Cf. le documentaire réalisé en 2019 sur cette découverte par Luc-Henri Fage, accessible ici.

samedi 17 décembre 2022

Nota di lettura : Machiavelli

Il Principe
di Machiavelli
(*)

Ho esitato a lungo a parlare della personalissima interpretazione che mi sono forgiato, molto tempo fa, dell'opera di Machiavelli e, soprattutto, della sua opera più famosa : Il Principe. Nel tempo - capirete presto perché - si sono rafforzate le mie convinzioni sul significato da dare all'opera di Machiavelli. Sto cercando di spiegarne i motivi.

Il Principe di Machiavelli è un'opera molto nota, poco letta ma molto conosciuta. E, ancora oggi, dà luogo a giudizi in tutte le direzioni sul suo autore, sulle sue intenzioni, sul senso delle sue osservazioni, sull'esattezza di ciò che descrive, ecc. Il Principe fu scritto nel 1513, pubblicato nel 1532 e inserito nell'elenco dei libri proibiti nel 1559, anno in cui papa Paolo IV creò l'Index Librorum Prohibitorum.

Chi volesse ripercorrere la storia dei giudizi di cui il libro fu oggetto dovrebbe consultare autori tanto vari come Francis Bacon (1561-1626), Voltaire (1694-1778), Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), Federico II di Prussia (1712-1786), Friedrich Nietzsche (1844-1900), Max Weber (1864-1920), Benedetto Croce (1866-1952), Ernst Cassirer (1874-1945), Benito Mussolini (1883-1945), Léo Strauss (1899-1973), Raymond Aron (1905-1983), Maurice Merleau-Ponty (1908-1961), Claude Lefort (1924-2010), Pierre Manent (1949 -), Carlo Ginzburg (1939 -), Maurizio Viroli (1952 -), e così via. Ce n'è per tutti i gusti.

Dalla seconda metà del XVI secolo l'aggettivo machiavellico designa colui che non rifugge da mezzi perfidi, ipocriti o addirittura diabolici per raggiungere i propri fini, colui che accetta che il fine possa giustificare tutti i mezzi. Nella misura in cui il significato dell'aggettivo machiavellico ha acquisito una sua autonomia, e anche nella misura in cui le intenzioni di Machiavelli rimangono molto dibattute fino ad oggi e alimentano un dibattito sempre rinnovato, sorge la domanda : Machiavelli era machiavellico ? Così formulata, questa domanda è ovviamente uno scherzo.

Quello che vorrei spiegare molto modestamente è ciò che personalmente ritengo debba essere pensato del libro e del suo autore. Potete giudicarmi audace ; voglio solo essere sincero.

Devo prima chiarire un po' il contesto in cui è stato scritto Il principe.

Machiavelli nacque a Firenze nel 1469 e vi morí nel 1527. Durante la sua vita Firenze visse molte vicende.

La Repubblica Fiorentina era stata fondata nel 1115 e sarà terminata nel 1559, quando fu fondato il Ducato di Toscana. Ma durante questo lungo periodo, il potere ha assunto forme molto diverse. Così, per lungo tempo, la famiglia Medici esercitò di fatto il comando della città. Il più famoso di questi Medici, Lorenzo il Magnifico, morì nel 1492. Suo figlio, Pietro II, fu spodestato nel 1494 dal frate domenicano Savonarola, priore del convento di San Marco, che instaurò una dittatura teocratica che stancò ben presto i fiorentini : fu arso vivo nel 1498. Dal 1498 al 1512 fu Pier Soderini ad esercitare il potere in un contesto molto turbolento. Nominato gonfaloniere a vita nel 1502 - funzione carica che normalmente durava due mesi - si sforzò di negoziare su tutti i fronti ; e questo, con l'aiuto di Machiavelli che aveva svolto fin dal 1498 importanti funzioni di segretario della Signoria. Alleatosi con la Francia, Soderini fu cacciato nel 1512 dalle truppe spagnole, che imposero il ritorno dei Medici. Ciò valse a Machiavelli, prima di essere sollevato dai suoi doveri, poi di essere imprigionato e torturato per un mese. Si ritirò poi nella sua casa di Sant'Andrea in Percussina, a sud di Firenze, dove scrisse Il Principe.

È importante sapere che l'epoca fu dominata da tre tipi di conflitti molto aspri e molto sanguinosi. In primo luogo, il conflitto tra famiglie che ambivano posizioni chiave, a cominciare dal papato (i Borgia, i Medici, i Della Rovere, gli Orsini e così via). Poi, il conflitto tra le entità italiane più importanti : Milano, Venezia, Firenze, Napoli e il Papato. Infine il conflitto tra i tre grandi stati europei, Francia, Spagna e Impero germanico, che si contesero l'Italia. Tutto ciò generava costantemente guerre, assassinii, alleanze rapidamente denunciate, tradimenti, perfidi di ogni genere. Insomma, i tempi erano duri. Fu quest'epoca che suscitò così tanta indignazione per gli eccessi della Chiesa che, almeno in parte, provocò la Riforma, a partire dal 1517.

Nello scrivere Il Principe, quali erano le intenzioni di Machiavelli ?

Quello che sembra quasi certo è che avrebbe voluto affidargli nuovamente missioni politiche sotto Lorenzo II, il nuovo Medici al potere. Perché il suo sogno era quello di elevare l'Italia al rango di grande potenza, al pari della Francia. E per questo pensava che fosse necessario un potere forte, stabile, capace di riunire sotto la stessa bandiera le autonomie regionali. Il suo obiettivo : descrivere cos'è veramente il potere politico, come si impadronisce e come si conserva, per creare così l’opportunità di realizzare il sogno di una nuova Italia.

Ciò che pone un problema - ma anche ciò che dà al libro il suo valore e la sua originalità - è che la descrizione dei metodi politici che ci si trovano è così realistica che sembra possibile interpretare le intenzioni di Machiavelli in molteplici modi. Claude Lefort individua 8 possibili interpretazioni, così come sono state difese nel corso dei secoli (1).

Cito le tre interpretazioni più semplici (bastano per quello che voglio spiegare) :
- oppure consiglia cinicamente di usare tutti i mezzi, compresi quelli che a molti sembrano moralmente riprovevoli, poiché il suo sogno è la priorità assoluta ;

- oppure presenta cinicamente consigli suscettibili di interessare un Medici in modo che gli venga offerta l'opportunità di difendere concezioni diverse, come un modo di concepire la Repubblica ;

- oppure approfitta di un libro che rivolge a un potente per descrivere cos'è veramente la politica, nei suoi aspetti più indegni, più cinici.
Si noti che il cinismo è presente in ciascuna di queste interpretazioni, una parola che Machiavelli però non usa. Ci tornerò.

Per rendere più concrete le infamie di cui si afferma che Il Principe sia pieno, leggerò due estratti atti a fornirne una piccola idea.

Nel capitolo XVII, che si intitola “Della crudeltà e della misericordia, e se sia meglio essere amati che temuti”, troviamo ad esempio questo :
« Cesare Borgia passava per crudele ; nondimanco fu alla sua crudeltà che dovette il vantaggio di riunire la Romagna co' suoi Stati, e di ristabilire pace e tranquillità in questa provincia […] E, tutto sommato, si ammetterà che questo principe fu più umano del popolo di Firenze, il quale, per non apparire crudele, permise che Pistoia fosse distrutta. Quando si tratta di contenere al dovere i suoi sudditi, non ci si deve preoccupare del rimprovero di crudeltà, tanto più che alla fine il Principe si ritroverà ad essere stato più umano, facendo un piccolo numero di esempi necessari, di quelli che, con troppa indulgenza, incoraggiano il disordine e provocano infine omicidi e rapine. » (2)

Il capitolo XVIII è intitolato "Se i principi devono essere fedeli ai loro impegni". Cito : « Quindi devi sapere che ci sono due modi di combattere, uno con le leggi, l'altro con la forza. La prima è propria degli uomini, l'altra è comune a noi delle bestie ; ma quando le leggi sono impotenti, è necessario ricorrere alla forza ; un principe deve saper combattere sia come uomo che come bestia.
[…]
Non è dunque necessario che un principe abbia tutte le buone qualità che ho enumerate, ma è indispensabile che sembri di averle ; Oserei persino dire che a volte è pericoloso servirsene, anche se è sempre utile dare l'impressione di possederle. Un Principe dovrebbe sforzarsi di guadagnarsi una reputazione di gentilezza, clemenza, pietà, lealtà e giustizia ; deve, inoltre, avere tutte queste buone qualità, ma rimanere abbastanza padrone di sé da dispiegare quelle opposte, quando ciò è opportuno.
 » (3)

Crudeltà e menzogna, questi sono due crimini a cui il principe non deve rinunciare. È da notare che la crudeltà così evocata, quella di Cesare Borgia, si riferisce in particolare all'episodio di Sinogaglia : il 31 dicembre 1502, egli invitò i suoi avversari (i fratelli Orsini, Vitellozzo Vitelli e suo genero Oliverotto da Fermo ) a un banchetto di riconciliazione durante il quale li fa arrestare e strangolare. Quanto alla menzogna in questione, essa è niente meno che la demagogia più ampia che ci sia, quella che mira a darsi un'immagine che nasconda il suo vero volto.

Vengo ora al mio modo di vedere l'opera e il suo autore.

Come dicevo : comunque si interpretino le intenzioni di Machiavelli, ci si scontra con il cinismo, che sia il suo, quello che descrive o quello che denuncia. Dopotutto, non importa quali siano le sue intenzioni. Quali che siano le ragioni, elabora un'osservazione della vita politica, di cui è opportuno chiedersi se corrisponda o meno a ciò che realmente è, in particolare perché è la prima volta che viene affermata in modo così deciso l'irriducibilità tra moralità e politica. Tra coloro che accolgono questa osservazione, c'è chi non esita a stabilire un parallelo tra la scoperta che Machiavelli avrebbe fatto, all'inizio del Cinquecento, della natura della politica e la scoperta che fece Galileo, all'inizio del XVII secolo, dei movimenti reali della Terra. (4)

Proviamo ora a definire cosa si intende per cinismo.

Come tutti sanno, la parola cinismo fu usata inizialmente per designare una corrente filosofica dell'antica Grecia i cui rappresentanti più famosi furono Antistene e Diogene. Deriva dall'antica parola greca κύων, che significa cane, perché Diogene non esitò a considerare l'animale come superiore all'uomo, in particolare in quanto si accontentava di vivere frugalmente, senza inventare vincoli che la vita non impone.

Ci sarebbero ovviamente molte cose da dire sul cinismo antico, anche se tutto ciò che ne sappiamo viene da ciò che abbiamo appreso da autori che a volte sono stati molto più tardi. Tra questi autori che hanno documentato il cinismo, ce n'è uno in particolare a cui si devono la maggior parte dei celebri aneddoti relativi a Diogene. Questo autore è in un certo senso un omonimo, poiché il suo nome è Diogene Laerzio. Se Diogene di Sinope, il cinico Diogene, visse nel IV secolo a.C., Diogene Laerzio visse nel III secolo d.C., circa 5 secoli dopo di lui. Vale a dire che rimangono tanti dubbi sulla realtà di questi aneddoti.

La questione che vorrei affrontare è se, rifiutando le convenzioni sociali fino a ridere delle regole che gli umani si danno e rispettano, i cinici per tutto ciò fossero immorali o amorali ? E la risposta è no : non erano né immorali né amorali ; portavano una morale molto esigente, anche se molto diversa dalla morale prevalente. Faccio solo un esempio, un esempio che permette - credo - di misurare il carattere universale della moralità cinica. Diogene Laerzio riporta queste parole di Diogene :
« Alla vista del figlio di una cortigiana che scagliava una pietra contro la folla, disse: “Stai attento a non colpire tuo padre !” » (5)
Potremmo reagire dicendo che, decisamente, Diogene era cattivo. Ma questo probabilmente significherebbe fraintendere la lezione. O questo tratto è crudele, crudele e stolto - e non si capisce perché abbia attraversato la storia - oppure, applicandogli il principio del ben trovato, ha un significato pedagogico che si potrebbe tradurre così : pensa al dolore che proveresti nell'apprendere che hai colpito tuo padre, cosi saprai come ti senti se colpisci qualcuno. Tutta l'umanità che siamo in grado di mettere nei nostri rapporti con i nostri cari, metterci nei dovremmo trasporla ai nostri rapporti con tutta la natura. Ed è questo che significa anche la famosa affermazione di Diogene (6) : « Quando gli è stato chiesto da dove venisse, ha risposto: “Sono un cittadino del mondo”. » (7)

Anche se non ho detto abbastanza per stabilire senza ombra di dubbio questa morale che attribuisco agli antichi cinici, è chiaro che una simile morale - fosse pure ipotetica - implica rimanere il più possibile estranei alle vicende del mondo, cioè alla gestione della città - diciamo alla politica - e all'arricchimento privato - diciamo agli affari puri e semplici. Nessun potere, nessun possesso, solo questo modo animalesco di vivere qui e ora.

Torniamo a Machiavelli.

Il cinismo che pensiamo di vedere nella sua opera o nelle sue intenzioni, è il cinismo di Diogene ? Certamente no. Ma allora, perché abbiamo usato questa parola ? In effetti, ciò che accomuna Diogene e Machiavelli è la preoccupazione di raccontare le cose come stanno. Ciò che è cinico in entrambi i casi è la volontà di non lasciare che le convenzioni sociali dettino il modo di parlare della realtà, cioè rifiutando ciò che è difficile da sopportare in questa realtà. Ciò che li separa è che Diogene, recitando quello che è il reale di certe attività umane, decide di non impegnarsi in esse, mentre Machiavelli, nonostante ciò che è questo stesso reale, accetta di mettersi in gioco.

Ci sono dunque, a mio avviso, due cinismi : un cinismo antico che cerca di vivere in conformità con la natura e si tiene lontano dal mondo sociale, dalla sua divisione del lavoro, e soprattutto dalla sua divisione del potere ; e poi un cinismo machiavellico - se così si può dire - che designa un comportamento spregiudicato, indifferente alle norme del mondo sociale, e più in particolare a quelle morali, e che soddisfa così più facilmente le ambizioni di potere e i desideri di possesso. Il secondo cinismo ha sostituito il primo. Il primo era morale, preoccupato dell'equilibrio vitale, estraneo al potere, al possesso e al benessere. Il secondo è immorale, basato su avido egoismo ed estremamente devastante.

Si capisce, mi dirai : ci sono i cinici machiavellici, i cattivi ; e ci sono i cinici diogeniani, quelli simpatici (o almeno innocui) ; nulla di nuovo sotto il sole.

Ma sì, c'è qualcosa di nuovo ! Sulla scala della storia, non c'è solo uno sconvolgimento nuovo, ma anche senza precedenti. E Machiavelli è stato uno di coloro che hanno permesso di comprendere la natura e la portata di questo sconvolgimento. Ecco come e perché.

Ciò che di solito chiamiamo politica, cioè ciò che ha a fare con il potere - più precisamente oggi con la cosa pubblica e la sua condotta - non sempre ha avuto l'importanza che ha acquisito nel corso dei secoli. Non sempre ha avuto l'impatto totalitario che ha oggi sulla vita, e specialmente sulla morte dei vivi. Ricordo alcuni risultati (risultati scientificamente verificati) che danno una panoramica della situazione :
- in pochi millenni circa due terzi degli alberi sono stati sradicati dal pianeta;
- in pochi decenni sono stati sterminati circa due terzi dei mammiferi selvatici e dei pesci ;
- in pochi anni sono stati debellati circa due terzi degli insetti ;
- la maggior parte dei punti di non ritorno del cataclisma ecologico sono già stati raggiunti ;
- le specie stanno ora scomparendo a un ritmo tra 1.000 e 10.000 volte superiore alla media ;
- solo il 20% della terra del pianeta non è ancora artificializzata ;
- l’oceano di plastica copre già un'area pari a tre volte la Francia e continua a crescere in modo esponenziale.
Mi fermo ; ci sarebbero molte altre osservazioni angoscianti da citare. (8)

Quello che voglio dire è che, tra le principali cause di questa situazione, c'è la politica e i poteri economici che la politica protegge, che funzionano in modo tanto cinico quanto lei. Non voglio dire con questo che non ci siano tra i politici - né tra gli imprenditori - persone oneste, sincere e preoccupate di fare la cosa giusta. Intendo semplicemente che la politica forma un sistema la cui regola - direi anche la natura profonda - è quella che Machiavelli ha messo in luce : questo secondo cinismo che ammette tutti i mezzi e quindi soddisfa tutti i fini. Per farla breve, citerò solo due esempi che illustrano perfettamente ciò che l'attuale drammatica situazione deve a questa natura della politica (9).

Le devastazioni del rapporto antropocentrico con il mondo sono note esattamente da mezzo secolo. Sono perfettamente descritti nel rapporto Meadows intitolato I limiti della crescita (10), pubblicato nel 1972. Perché abbiamo aspettato e aspettiamo ancora che la vita si sgretoli ogni giorno un po' di più in modo irreversibile ? Principalmente perché è la natura della politica ad essere cinica, machiavellica ovviamente.

Il cambiamento climatico è un aspetto del disastro che ha allertato più velocemente e più forte - se così si può dire - rispetto agli altri aspetti. Iniziò per essere negato - e lo è tuttora - ma diede anche origine a iniziative politiche. La prima conferenza mondiale sul clima risale al 1979. Ne sono seguite molte conferenze, alcune delle quali salutate come reazioni decisive : Rio Earth Summit nel 1992, Protocollo di Kyoto nel 1997, Accordo di Parigi nel 2015. Quali sono state le soluzioni adottate : pochissime. Come sono stati applicati : in modo molto incompleto. Perché ? Principalmente perché è la natura della politica ad essere cinica, machiavellica ovviamente.

Volenti o nolenti, Machiavelli ci ha insegnato la natura profonda e vera della politica. Ma la politica è così machiavellica che ha continuato a darsi un pieno di nobiltà, soprattutto quando ha cambiato le regole del gioco, per esempio in occasione di una rivoluzione. Le manifestazioni del suo cinismo hanno continuato a essere giudicate come deplorevoli eccezioni, portando alcuni, ad esempio, a giudicare l'esperienza comunista come « generalmente positiva » (11) per il regime totalitario più assassino che sia mai esistito.

Mi affretto a dire che non ho soluzione. Personalmente sono convinto che sia di scarso interesse conoscere le vere motivazioni di Machiavelli quando scrisse Il Principe. Ciò che figura ne Il principe è il vero volto della politica. In ciò che la politica è diventata da allora, non è la sua tendenza locale alla democrazia la cosa più importante (sebbene non trascurabile). Ciò che è diventato è ciò che provoca il cinismo machiavellico quando opera su grandi dimensioni : finitezza del mondo esplorato e sfruttato, esplosione demografica, tecnoingegneria devastante, consumi ipertrofici, ecc. Quindi pensare che la politica risolva i problemi non è la soluzione : è il problema.

C'è la possibilità di veder rinascere un cinismo diogeneiano, in armonia con la natura ? Non so ; temo addirittura di no. Ma tutto mi spinge a sognarlo (12).

(*) Questo post è servito come base per una piccola presentazione. Ringrazio Alessia Colurcio per le necessarie correzioni che mi ha indicate.
(1) Claude Lefort, Le travail de l’œuvre Machiavel, Gallimard, Bibliothèque de philosophie, 1972.
(2) Questa è la traduzione che ho fatto del testo francese tratto dalla traduzione di Toussaint Guiraudet in Machiavel, Le Prince, Ed. Garnier Frères, 1968, p. 58. Ecco il testo originale in italiano del XVI secolo : « Era tenuto Cesar Borgia crudele ; non di manco quella sua crudeltà aveva racconcia la Romagna, unitola, ridottola in pace et in fede. Il che se si considerrà bene, si vedrà quello essere stato molto più pietoso che il popolo fiorentino, il quale per fuggire el nome del crudele, lasciò distruggere Pistoia. Debbe, per tanto, uno principe non si curare della infamia di crudele, per tenere e’ sudditi sua uniti et in fede ; perché, con pochissimi esempli sarà più pietoso che quelli e’ quali, per troppa pietà, lasciano seguire e’ disordini, di che ne nasca occisioni o rapine : perché queste sogliono offendere una universalità intera, e quelle esecuzioni che vengono dal principe offendono uno particolare. » (Niccolò Machiavelli, Il principe, Einaudi, Torino, 1961, p. 60)
(3) Anche qui ho tradotto la versione francese citata (p. 61 e 62). Ecco il testo originale : « Dovete, adunque, sapere come sono dua generazioni di combattere : l’uno con le leggi, l’altro con la forza: quel primo è proprio dello uomo, quel secondo è delle bestie: ma perché el primo molte volte non basta, conviene ricorrere al secondo. Pertanto, a uno principe è necessario sapere bene usare la bestia e l’uomo. […] A uno principe, adunque, non è necessario avere in fatto tutte le soprascritte qualità, ma è bene necessario parere di averle. Anzi ardirò di dire questo, che, avendole e osservandole sempre sono dannose, e parendo di averle, sono utili, come parere pietoso, fedele, umano, intero, religioso, ed essere; ma stare in modo edificato con l’animo, che, bisognando non essere, tu possa e sappi mutare el contrario. » (Einaudi, 1961, p. 64 e 65)
(4) Vedere Carlo Ginzburg, Nondimanco. Machiavelli, Pascal, Adelphi, Milano, 2018, specialmente il capitolo VII Machiavelli, Galileo e la censura.
(5) Tradotto dal francese da me da Diogène Laërce, Vies et doctrines des philosophes illustres, VI 62, Librairie générale française, 1999, p. 732.
(6) Chi volesse saperne di più su come percepisco Diogene può consultare la nota che gli ho dedicato il 12 settembre 2000.
(7) Diogène Laërce, Op. cit., VI 63, p. 733.
(8) Per ulteriori spiegazioni, cfr. ad esempio una presentazione di Aurélien Barrau su Internet, da cui ho preso in prestito alcuni dati : https://www.youtube.com/watch?v=r9vrU9g893o.
(9) Chi volesse saperne di più su come percepisco la politica può consultare tre note (tra le altre) in cui mi spiego un po' su questo argomento : il 9 giugno 2010 ; il 8 dicembre 2011 ; il 18 agosto 2021.
(10) Donella Meadows, Dennis Meadows, Jorgen Randers, Les limites de la croissance (dans un monde fini) [1972], Harmonia Mundi, Arles, 2012. La traduzione italiana certamente esiste ; non ho i riferimenti.
(11) L’espressione è stata usata da Georges Marchais, Segretario generale del Partito comunista francese, una prima volta nel 1979, una seconda volta nel 1989. Cfr. https://www.lemonde.fr/archives/article/1989/11/14/m-georges-marchais-reaffirme-que-le-bilan-des-pays-de-l-est-est-globalement-positif_4136300_1819218.html.
(12) Chi volesse saperne di più sui motivi che mi portano a sognare un nuovo cinismo diogeneiano può consultare la nota che ho dedicato all'argomento il 2 novembre 2021.

Altra nota su Machiavelli :
Discours sur la première décade de Tite-Live

jeudi 8 décembre 2022

Note de lecture : Lydia Tchoukovskaïa

La plongée
de Lydia Tchoukovskaïa


Un opprobre énorme accable à nouveau la Russie. Et l’on comprend pourquoi. Mais ce ne sont pas les Russes qui le méritent, mais cette forme sans cesse recommencée de pouvoir qui les étouffe. Comment se fait-il que ce peuple plie tant devant les despotes, les tsars, les bolcheviques, Poutine ? Comment tolère-t-il ce désir de domination des peuples voisins que nourrit un rêve d’empire ? Comment expliquer cette soumission permanente et l’importance des méthodes utilisées pour l’obtenir ? Y aurait-il un lien entre ce rapport particulier à soi-même dont certains écrivains russes témoignent et l’abandon du devenir politique à des fétiches désincarnés qui servent si souvent de père ou de Petit Père.

C’est quoi, me direz-vous, ce rapport particulier ? Je viens de lire un livre qui me laisse croire que je l’ai entr’aperçu. Il s’agit d’un roman de Lydia Tchoukovskaïa : La plongée (1). Ce qui emporte des œuvres comme Crime et châtiment de Dostoïevski ou Résurrection de Tolstoï se retrouve - je crois - dans La plongée avec quelque chose en moins et quelque chose en plus.

Imaginez une sorte de datcha, moitié sanatorium, moitié hôtel, en bordure de forêts supposées vierges et profondes. On est en 1949 et cette datcha est réservée aux membres de l’Union des écrivains soviétiques. Nina Sergueïevna vient d’y emménager - il est dit qu’on y est comme chez soi - et espère y trouver le calme propice au travail d’écriture. Car écrire n’est pas une mince affaire. Qui veut être publié doit être membre de l’Union des écrivains soviétiques, qualité qui ne s’acquiert qu’en donnant des garanties de fidélité au régime. La poésie est évidemment un domaine dans lequel il reste possible de concilier le talent, l’inspiration et la prudence. Mais rien ne préserve vraiment de cette chape de plomb qui pèse sur la vie sociale et qui doit l’essentiel à l’aléa de l’arrestation. Les cibles affirmées, en cette nouvelle répression stalinienne, sont les cosmopolites - entendez principalement les Juifs -, les titistes - entendez ceux auxquels on n'a rien trouvé de mieux à reprocher - et les récidivistes - entendez ceux qui furent déjà arrêtés dans la deuxième moitié des années 30. La plongée dont parle le roman, c’est cette immersion en soi à laquelle condamne l’atmosphère irrespirable dès lors que l’on espère penser autre chose que le quotidien, mais précisément à partir du quotidien, et c’est aussi ce qu’elle tente de coucher sur le papier.

Nina partage sa table avec Nicolaï Alexandrovitch Bilibine, lequel prépare un ouvrage très important sur lequel il souhaitera son avis. L’époque impose de se faire une idée des autres très progressivement, avec toute la prudence que réclame la difficulté de se faire confiance. Une chose va leur permettre d’échanger finalement des confidences : c’est leur goût partagé pour les promenades en forêt dans la neige. Ils y trouvent l’occasion de se parler loin de toute oreille indiscrète. Mais, en ce qui concerne Nina, elle y trouve aussi un rapport à la nature qui la guérit d’une société désespérante. Et elle multiplie les promenades solitaires, toujours vécues comme la dernière :
« Je passai par-dessus une congère et m’engageai dans un sentier. Autour de moi, tout était gris, croulant, saturé d’humidité. Les bouleaux poussaient par famille, sortant à deux ou trois de la même racine et s’écartant de plus en plus les uns des autres à mesure qu’ils montaient vers le ciel, comme emportés dans une valse immobile et rapide. Je m’arrêtai et renversai la tête en arrière, et aussitôt le balancement régulier de ces cimes et le mouvement lent des nuages gris et gonflés me donnèrent le vertige. Les nuages couvraient entièrement le ciel, comme s’ils étaient des congères, là-haut, sur le sol céleste. Je suivais le sentier, grisée par le passage rapide, le tournoiement des troncs sveltes, blancs et gris, et une tristesse me gagnait, comme toujours dans les instants de bonheur trop tangible… Car cela me serait ôté. Je devais le rendre. Personne ne chercherait à me l’enlever, simplement quelque chose d’insaisissable passerait, que nous appelons le temps, un quatre ou un neuf ferait son apparition sur la page du calendrier, et sur son ordre, une voiture se rangerait devant le perron, je commencerais à faire ma valise, et le bois ne m’appartiendrait plus, son accès me serait interdit… » (pp. 22-23)

Nina est mariée. Son mari, Aliocha, fut arrêté en 1937, au moment des grandes purges. Depuis, plus aucune nouvelle :
« Au guichet de la prison, le 5 janvier 1938, on m’avait répondu : “Il est parti ! - Où ? - Il vous écrira lui-même.” Et au Parquet, quarante-huit heures plus tard : “Dix ans, sans droit de correspondance, avec confiscation des biens… À sa libération, il vous enverra une lettre.” » (p. 35)

Bilibine aussi avait été arrêté en 37. Mais la guerre l’avait sauvé du camp. Envoyé dans l’armée, il avait participé à la prise de Berlin en avril 45. Aussi, la confiance établie, il parla du camp à Nina et, finalement… :
« Avec précipitation et brutalité, craignant de me faire mal et surmontant cette crainte par de la brusquerie, Bilibine m’expliqua - son ton me parut même pratique et précis - que je me faisais une idée fausse de la fin d’Aliocha. On ne l’avait emmené nulle part, il n’avait eu à subir ni le wagon à bestiaux ni les chiens. Tout s’était terminé bien avant. D’après Nicolaï Alexandrovitch, “dix ans sans droit de correspondance” n’était qu’une formule convenue pour désigner le peloton d’exécution. Pour éviter de prononcer trop souvent, aux guichets, le mot “exécuté”, “exécuté”, et pour qu’il n’y ait pas de cris et de sanglots dans la queue.
- Nulle part on ne nous permettait d’écrire très souvent, dit-il. Mais des camps spéciaux avec “dix ans sans droit de correspondance”, il n’y en a jamais eu. Pas plus que des sentences de ce genre. Cela, je peux vous le garantir.
 » (pp. 106-107)

Faut-il chercher à donner du sens à tout cela ? Certains s’y appliquent, comme un autre résident, Weksler, poète couvert de médailles qui s’est beaucoup battu contre les Allemands :
« - D’ailleurs, nous ne savons pas tout, disait-il en soupirant. Il nous est difficile de juger ce qui est juste et ce qui ne l’est pas du point de vue de la politique internationale. Au sommet, là-haut, ils voient les choses plus clairement. Ils ont une perspective plus vaste. D’où il est placé, Staline voit le monde entier… Prenons par exemple les milices populaires. Je ne comprenais pas, à l’époque, pourquoi il fallait jeter dans la bataille des hommes sans préparation militaire et sans armes. Combien d’intellectuels ont péri pendant cette période ! Ils auraient pu rendre de grands services. Et c’est seulement quelques années plus tard que j’ai compris pleinement combien était génial le plan imaginé par Staline pour défendre Moscou. Staline a jeté dans le combat des hommes sans préparation, mais pendant ce temps les réservistes étaient rappelés. Moscou était sauvée. » (2) (p. 164)
Une nuit, Nina a entendu une voiture arriver, des portes s’ouvrir et se fermer, des pas retentir. Le lendemain matin, Weksler avait disparu : il était juif.

Elle aura une autre surprise, Nina. Ce sera le jour où Bilibine lui donnera à lire son manuscrit. Mais, à ce sujet, je me garderai d’en dire davantage.

Ce qu’il y a en moins chez Lydia Tchoukovskaïa, par rapport à Dostoievski et Tolstoï - mais je pourrais ajouter Tourgueniev et Tchekhov -, c’est l’ordinaire de la vie, lequel, pour eux, n’épargne jamais à l’âme russe d’affronter des tourments intérieurs. Ce qu’il y a en plus, c’est la tragédie du totalitarisme, drame dans lequel les mêmes tourments viennent s’insérer, comme s’il s’agissait encore d’un ordinaire.

(1) Lydia Tchoukovskaïa, La plongée, trad. par André Bolch et revue par Sophie Benech, Le Bruit du temps, Gouville-sur-Mer, 2015. Écrit entre 1949-1957, ce livre fut publié en Occident en 1972, en Russie en 1988. La première traduction française est parue en 1980.
(2) On peut reconnaître là, dans la logique prêtée à Staline, une stratégie militaire fort semblable à celle appliquée suite à la mobilisation russe annoncée par Vladimir Poutine le 22 septembre 2022.