dimanche 24 janvier 2010

Note de lecture : Jakob Wassermann (1)

L’affaire Maurizius
de Jakob Wassermann


PREMIÈRE NOTE*

En refermant le premier roman de la trilogie par laquelle Jakob Wassermann acheva son œuvre, je suis resté quelque peu perplexe sur l’intention principale de l’auteur. Il ne fait guère de doute que L’affaire Maurizius (1) donne à voir des personnages que l’évolution du monde désespère. Mais s’agit-il de l’évolution du monde allemand, telle qu’elle fut ressentie dans le premier tiers du XXe siècle et dont nous savons – à l’inverse de Wassermann, mort en 1934 – à quoi elle conduisit, ou bien s’agit-il plus généralement des effets délétères de la modernité ? À moins qu’il soit simplement question des inéluctables regrets que le temps génère et contre lesquels l’Ecclésiaste déjà mettait en garde (2) . Il me semble qu’il serait imprudent de trancher trop vite, d’autant que la manière d’écrire de Wassermann – pour autant que la traduction ne la trahisse pas – peut être regardée comme un choix de ne pas trop sortir de l’ambiguïté.

Le roman est principalement fait de longs monologues destinés à cerner les principaux personnages dans toute leur complexité. Et ces monologues oscillent sans cesse entre style direct et style indirect. Bien mieux, le style indirect prend fréquemment la forme du style indirect libre, en ce qu’on finit par ne plus trop bien savoir si c’est le personnage ou l’auteur qui assume le point de vue exposé. C’est assez magistralement construit, car les idées avancées acquièrent ainsi une sorte d’évidence à laquelle elles n’accéderaient sans doute pas si les personnages étaient seuls à les assumer. Le procédé me paraît se justifier d’autant plus que l’essentiel du propos ne réside pas, selon moi, dans ce qui oppose les personnages – même si ces oppositions sont quelquefois radicales –, mais plutôt dans le climat général de désenchantement dont le roman veut dresser le tableau.

Difficile de parler de ce roman sans évoquer les personnages. S’il me fallait les classer par ordre d’importance, je distinguerais M. d’Andergast d’abord, Waremme ensuite, Léonard Maurizius enfin. Car ils incarnent les trois pôles de la grande question en suspens : quid de l’avenir de la civilisation ? M. d’Andergast, c’est la civilisation finissante ; Waremme, c’est le poison qui la ronge ; Maurizius, c’est la préfiguration de la décadence. Alors, il y a Etzel, bien sûr, qui incarne un espoir de remède dont on ne sait pas trop s’il est ou non approprié. Mais il m’a semblé qu’Etzel était davantage là comme un lien entre les trois premiers, plutôt que comme l’incarnation d’une vision du monde aussi explicitée que les trois autres (3).

Un mot de l’intrigue (4) : Léonard Maurizius a été condamné pour le meurtre de sa femme à la suite d’un réquisitoire convaincant du procureur d’Andergast ; Etzel, le fils du procureur, a des doutes sur la culpabilité de Maurizius et mène sa propre enquête presque vingt ans après les faits ; interroger Waremme, le témoin à charge du procès, devrait permettre de connaître la vérité.

Prenons le personnage d’Andergast. Wassermann nous fait faire sa connaissance, à la fois par le regard des autres et par ses introspections.

Ainsi, Etzel d’abord :
« Une indéfinissable atmosphère de mélancolie était répandue sur toute sa personne, une morne insatisfaction telle qu’en éprouvent ceux qui ne peuvent vivre conformément à ce qu’ils croient être leur destinée et qui, détournés de l’objet qu’ils s’étaient autrefois proposé, en un autrefois dont ils ne se souviennent que comme d’un mirage, mettent leur déception à l’abri des regards du monde derrière une cuirasse d’orgueil distant. Ce qui leur confère quelque valeur à leurs propres yeux, et dans quoi toute expérience, toute désillusion les fortifie, c’est le sentiment de leur isolement. En s’y abîmant une fois pour toutes, ils deviennent si étrangers, si indéchiffrables, si à part, qu’il semble que n’existe plus le langage qui permettrait aux autres de se faire entendre d’eux. » (p. 42)
Mais ce regard d’Etzel n’est pas le premier, ni le plus terrible. Son père lui-même se souvient :
« Il se souvient d’être allé à la campagne une année à la Pentecôte avec l’enfant qui avait alors dix ans. Les voilà dans un compartiment de première classe, Etzel se penche par la portière, M. Andergast l’invite à cesser et à se tenir tranquille. Au vrai, il n’y a rien qui justifie cet ordre, mais il veut lire son journal en paix et ne trouve pas convenable que le petit s’agite et mette sans cesse la tête à la portière. Etzel alors, assis en face de lui, droit comme un cierge, accentuant son attitude de sagesse, regarde son père sans détourner les yeux. Et dans cet examen (bien que M. d’Andergast ait l’air de n’y pas faire attention) il y a quelque chose de provocant, un étonnement qui vous fouille, une secrète curiosité choquante, de ce que peut bien être cet homme qui est son père, et même un étincellement dissimulé d’ironie dans les yeux clairs clignés à la façon des myopes ; pendant une seconde, M. d’Andergast se sent bouillir et brûler de colère, il est tout près de lever le bras pour frapper le gamin. Tout le jour, il reste laconique et revêche, et de temps en temps il sent de nouveau se diriger sur lui le clair regard mystérieux de l’enfant qui le toise. » (p. 220)
Entre le père et le fils, le fossé est profond. L’un comme l’autre ne parviennent d’ailleurs pas à en mesurer la profondeur.
« Il y a des relations humaines qui se rompraient sur l’heure si, au moment décisif, se produisait la mutuelle et décisive pénétration des âmes. Elles ne se maintiennent que parce que cette pénétration ne se produit pas. » (p. 115)

Le procureur d’Andergast se juge lui-même à l’aune de ses préjugés.
« L’homme, sa carrière, sa naissance, sa mort, rien n’a changé depuis six mille, soixante mille années. Être éphémère et vouloir faire de chaque lustre une époque, quelle folie ! moins ils sont par eux-mêmes et plus ils espèrent du temps ; c’est toujours le torrent qui fait mouvoir leurs moulins bavards, et ils s’imaginent en avoir modifié le cours par ce que leur roue tourne elle aussi dans ses eaux. » (p. 46)
Ce qui ne signifie pas qu’il ne soit pas saisi de questions, ni d’incertitudes. L’homme reste mystérieux. Confronté à Maurizius après qu’il en ait rencontré le père, M. d’Andergast se laisse distraire :
« Il lève lentement la main, la pose sur sa tête blanche, et dans ce geste, c’est le vieux Maurizius qui apparaît à M. d’Andergast, tel qu’il l’a vu devant lui, la main sur le sommet de la tête. Quel mystère que l’hérédité ! Ce que la nature a transmis de particularités extérieures du père au fils est beaucoup plus convaincant et souvent aussi plus vrai que les particularités morales. » (p. 319)

La morale, parlons-en. D’où vient-elle ? Que vaut-elle ? Camille Raff, un professeur que d’Andergast cherche à se concilier pour en savoir davantage sur son fils, pose la question de sa nature : « Bien des choses dans la vie que nous considérons comme le fruit d’une disposition morale ne sont qu’une question de rythme. [...] Qu’est-ce par exemple que l’amour de l’équité, sinon l’embrasement fulgurant du cerveau, l’entrechoquement ardent des images dans l’imagination ? » (p. 157) Mais c’est le même Camille raff qui se laisse manipuler par d’Andergast ; c’est que : « Les gens de condition modeste sont toujours captivés, en dépit de leur philosophie et de leur fierté démocratique, par l’affabilité et la prévenance de ceux dont le rang social est plus élevé que le leur. » (p. 155)

C’est lorsque d’Andergast commence à s’interroger sur la justesse du combat qu’il mena pour faire condamner Maurizius que l’on mesure à la fois la puissance de ses certitudes et l’effroi qui naît de leur ébranlement.
« " […] Maurizius a-t-il eu conscience qu’alors la vérité n’était la vérité que pour lui, mais non pour moi, non pour nous ; elle n’a été mûre pour moi, pour nous, qu’à l’heure où lui a été prêt à la révéler presque à son corps défendant. Mais si cette vérité n’était que le résultat du temps, se dit-il soudain avec un frisson, si, l’esprit influencé, égaré par le présent, je n’avais pas été en état il y a trois, cinq, douze ou quinze ans, d’accepter cette vérité qui aujourd’hui m’apparaît si simple, si plausible ? Peut-être la vérité a-t-elle besoin d’être enfantée par le temps" Cette pensée avait quelque chose de si bouleversant, elle jetait une lumière si livide sur tout ce que jusqu’alors il avait nommé jugement et sentence, qu’il eut quelques secondes l’impression que le noyau solide de sa personnalité s’était dissous, éparpillé. » (p. 512)
« […] si l’on s’y était arrêté jadis, ils auraient fait d’un cas juridique un problème humain et que faire d’un problème humain ? » (p. 644)
Et ce qui torture particulièrement d’Andergast, c’est la façon dont sa méthode est ébranlée. Ce qu’il estimait comme la bonne manière de juger des choses et des hommes devient peut-être ce qui corrompt le jugement.
« Une nuit qu’il était dans son lit et regardait en l’air fixement, les mains sous la nuque (quand il s’agit d’hommes de l’espèce de M. Andergast, le fait d’être couché dans un lit a quelque chose d’intrinsèquement absurde ; il y a des corps, ceux des statues de pierre ou de bronze, par exemple, qu’avec la meilleure volonté du monde on ne peut se représenter que debout ; les voir dans la position horizontale évoquerait aussitôt l’idée que quelque désordre ou de quelque destruction), il éprouva une sensation désagréable ; il sentait ses orteils et son dos, il était tout à coup comme encerclé par une douleur physique. Voici quelle était sa pensée : "il y a quelque chose dans ce procès qui ne va pas, mais quoi ? il y a un point où l’engrenage est défectueux, mais quel est ce point ?" Il parcourut mentalement le cours du procès. Il commença par le commencement ; le mariage de Léonard et d’Elli lui apparut soudain avec la dernière netteté ! C’était pour lui un fait nouveau et troublant, jusqu’à un certain point. Il avait toujours soutenu cette opinion qu’une représentation trop vivante trouble le jugement objectif. Toute espèce de participation de l’imagination était jugée par lui méprisable ; remarquait-il chez les autres la plus légère tendance dans ce sens que sa méfiance s’éveillait. Jamais, depuis qu’il exerçait, il ne lui était arrivé de "voir" les choses et les gens. Était-ce cet état pareil à celui que produirait l’opium qui le contraignait à "voir" la vie passée de son enfant au lieu de la "connaître" seulement comme il avait toujours fait ? Y avait-il ici, et là, derrière la réalité, comme une autre réalité plus mystérieuse et en même temps plus vraie ? C’était assez intéressant en tout cas de suivre le cours des faits d’une manière aussi inaccoutumée. Tandis qu’il regardait, immobile, le plafond de sa chambre à coucher, ces faits tournait devant ses yeux comme un film. » (pp. 182-183)

Ces affres que connaît d’Andergast, ce sont celles que nous vaut l’ambition de comprendre l’homme, d’en saisir la vérité. Lorsqu’Etzel cherchera à arracher à Waremme ce qu’il pense être la vérité de l’affaire Maurizius, il sera aussi confronté aux angoisses de l’incertitude.
« Il voit à présent où l’entraîne cet homme, ce Warschauer-Waremme ; il se sent aspiré par un monde où les valeurs sont faussées par les ténèbres sans bornes d’une âme puissante. Il s’était fait de sa tâche une idée tout autre : il l’avait vue plus simple, compliquée, certes, mais à la manière d’une question d’arithmétique à résoudre, d’un nœud à débrouiller à force de patience et de ruse ; il ne s’attendait pas à voir se déverser sur son propre cœur toute cette existence chargée de tant de problèmes, à rencontrer ce caractère mystérieux, sombre, sombre, incompréhensible dont il lui faut d’abord tout déchiffrer, recommençant chaque jour avec son expérience presque nulle et un renoncement complet de soi-même. (Car rien en Waremme ne le met en confiance, rien ne lui est sympathique, rien ne l’émeut ni ne l’attire ; il voudrait le voir enchaîné devant lui, et le contraindre, un fer rouge à la main, à avouer oui ou non ; rien d’autre : oui ou non.) Hélas ! être obligé de tout arracher bribe par bribe et de reconstituer un tout morceau par morceau, sans savoir si l’on obtiendra un résultat, le oui ou le non attendu. Toutes les cinq minutes il passe du frisson à l’ardeur de la fièvre ; il grelotte et brûle tour à tour ; il se dit que s’il se laisse aller, il ne sera qu’un gredin ou un imbécile. Il faut tenir bon. » (p. 384)
Ce dont Etzel ne peut se défendre, c’est d’accorder un certain fondement aux assertions de Waremme, surtout – mais pas seulement – lorsqu’il ébranle les évidences du monde contemporain. Le récit de l’horreur des abattoirs américains (5) montre que le regard de ce voyou n’est pas exempt d’une dimension qui doit quelque chose à la morale ou à l’esthétique. Et c’est le sage Ghisels qui lui dit : « Peut-être nous faudrait-il un César » (p. 448) !

* La longueur exceptionnelle de mes commentaires sur ce livre (et aussi des extraits reproduits) me conduit à les scinder en deux notes.
(1) Jakob Wassermann, L’affaire Maurizius, trad. de l’allemand par Jean-Gabriel Guideau, suivi de Henry Miller, Réflexions sur L’affaire Maurizius, trad. de l’américain par Jean Guiloineau, Gallimard, Folio, 2000.
(2) « Ne dis pas : D'où vient que les jours passés étaient meilleurs que ceux-ci ? Car ce n'est point par sagesse que tu demandes cela » (7.10)
(3) Etzel Andergast est le héros éponyme du deuxième roman de la trilogie de Wassermann. C’est peut-être dans ce deuxième ouvrage (que je n’ai pas lu) qu’il prend toute sa consistance.
(4) L’intrigue n’est assurément pas l’objet principal du roman. Il n’est pas impossible (car comment faire autrement ?) que le film tiré du livre par Julien Duvivier (avec notamment Charles Vanel et Daniel Gélin) en fasse son principal intérêt ; je ne puis trancher, puisque je ne l’ai pas vu.
(5) Cf. pp. 413-414

Autre note sur le même livre :
Deuxième

mercredi 13 janvier 2010

Note d’opinion : Albert Camus

À propos de la commémoration de la mort d’Albert Camus

La commémoration de sa mort, il y a cinquante ans, est l’occasion de vendre du Camus. Peu enclin à me laisser envahir par ces campagnes occasionnelles, j’ai peu lu, vu ou entendu sur le sujet. Et surtout, le peu que j’ai lu, vu et entendu m’a semblé convenu, niais, et quelquefois vulgaire. C’est précisément parce que je viens de lire deux brefs articles qui détonnent que l’envie m’a pris d’en parler. Ils ont été publiés par Le Monde, page 19 de son édition du 11 janvier 2010 et ils ont trait, tous deux, à la fameuse question de « la justice et ma mère ».

Le premier est de Wassyla Tamzali, une avocate algérienne (1). Elle raconte son rapport à Camus à l’époque de la guerre d’Algérie. Pourquoi parlait-il toujours des Arabes, jamais des Algériens ? C’est que, Algérien, il pensait l’être ! Son rêve d’une Algérie fondée sur la cohabitation pacifique de deux cultures, il l’avait bâti sur le choix moral d’un refus de la violence et d’un respect inconditionnel de l’altérité. Mais ce sont ses racines – et sa mère – qui lui dictent peut-être cette position difficile. La solution politique est irréaliste : entre la domination violente et l’indépendance, il faut choisir. Pourtant, l’histoire a montré que son refus de la violence était justifié – même politiquement –, puisque l’Algérie autodéterminée ne pourra plus s’en faire quitte. C’est cette constatation, où la morale triomphe en quelque sorte du politique, du moins par la justesse de son verdict, qui incline Wassyla Tamzali a retourner vers Camus, et vers son Sisyphe « qu’il nous reste le choix de croire […] heureux ».

Le second est de Messaoud Benyoucef, lui aussi algérien, ancien professeur de philosophie (2). Il rapporte un coudoiement avec Camus et avec la question de « la justice et ma mère » bien plus extraordinaire encore. Dans une classe de terminale, où il est un des très rares indigènes, il est rabroué pour avoir cité Camus et l’enseignant lui objecte que cet auteur a affirmé « qu’il préférait sa mère à la justice ». Suivent ce parcours et ces réflexions qui vont conduire progressivement Messaoud Benyoucef à comprendre l’objection de l’enseignant, au point de réaliser qu’ « il faut oser penser contre "la mère" justement, contre l’ordre de la tribu, contre l’ordre du sang », ne serait-ce que pour que ce sang ne coule plus. Et cet enseignant initialement détesté sera bientôt la cible de l’OAS, ce qui lui donne une deuxième fois raison.

Entendons-nous bien : Camus n’a pas froidement affirmé qu’il préférait sa mère à la justice. Il n’y a qu’à se pencher sur ses déclarations du jour en leur entier (3) pour comprendre qu’on lui a fait, à partir de la phrase isolée, un bien injuste procès. Mais les deux articles évoqués ci-dessus ont un intérêt qui dépasse complètement la célèbre polémique. Car c’est Camus écouté et lu par des Algériens qui nous vaut ces deux points de vue. Et il y a quelque chose d’inexprimable et d’émouvant dans le destin d’une pensée profonde, même mal comprise, tel que nous le donne à connaître les témoignages de Wassyla Tamzali et de Messaoud Benyoucef. En imaginant de comparer l’esprit de justice et l’attachement à la mère, en se risquant même à envisager – ne serait-ce que de façon très circonstancielle – de s’interroger sur la priorité à accorder à l’un sur l’autre, Albert Camus s’était (très certainement dans le feu d’une escarmouche publique) aventuré sur le terrain le plus philosophique qui soit, celui où la morale est au prise avec ces dilemmes insurmontables qui révèlent l’incohérence des hommes et du monde. Que l’une y ait puisé l’idée que la violence – toujours égale à la violence faite à la mère – n’est et ne peut être la solution, puisqu’elle est elle-même le problème, et que l’autre ait saisi par son intermédiaire la nécessité de rompre avec la mère, l’arrêt du sang versé le réclamant quelquefois, voilà qui relève presque du prodige.

Nous lisons Camus en Européens. Qu’en est-il de Camus lu par les Algériens ? Il est frappant de constater que, au-delà d’une interprétation très hasardeuse des propos qu’il tint le 10 décembre 1957 – et qui suscitèrent en France une polémique qui oscilla le plus souvent entre bêtise et mauvaise foi –, les mots qu’on lui prête quant à la justice et sa mère ont nourri des réflexions pénétrantes qui, dans les deux cas cités, convergent sur un point, un seul : il eût fallu commencer par cesser les hostilités. Ça, il ne fait pas l’ombre d’un doute que ce soit ce que Camus pensait.

(1) Directrice des droits de l’homme à l’UNESCO, Wassyla Tamzali a publié en 2009 chez Gallimard un livre intitulé Une femme en colère (que je n’ai pas lu).
(2) Il est l’auteur de Nom du père, éd. De l’Embarcadère, 2005 (que je n’ai pas lu).
(3) On peut en lire une reconstitution probable, retrouvée par Benjamin Stora, à l’adresse Internet suivante : http://www.grands-reporters.com/Albert-Camus-recoit-le-Prix-Nobel.html.

Autre note sur Albert Camus :
L’ordre libertaire. La vie philosophique d’Albert Camus de Michel Onfray