dimanche 11 septembre 2011

Note d’opinion : la théorie du genre

À propos de la théorie du genre

Dans un article paru en page 9 du journal Le Monde des 11 et 12 septembre 2011, Stéphanie Le Bars rend compte de la polémique qu’a fait naître l’introduction de la théorie du genre au sein de manuels scolaires. Un seul point, mais d’importance, me semble mériter des précisions. Pour en saisir la portée, il me faut reproduire quelques citations figurant dans cet article.

Et d’abord, des déclarations d’autorités catholiques. Stéphanie Le Bars nous apprend ainsi que, dans la préface de Gender, la controverse (1), Tony Anatrella, prêtre, psychanalyste et "consulteur" au Vatican sur les questions de famille et de santé, parle de la théorie du genre comme d’une « idéologie totalitaire, plus oppressive et pernicieuse que l'idéologie marxiste ». Selon elle, l’Église catholique verrait dans cette théorie « un changement de paradigme remettant en question la différence sexuelle intrinsèque à l'humanité ». Et de citer aussi Mgr Bernard Ginoux, évèque de Montauban, qui en juin dernier aurait écrit ceci : « Ce sujet est grave et pose les principes d'une société qui, refusant la nature et donc la création, fait de l'être humain son propre créateur, se choisissant sa sexualité et organisant son mode de vie à partir de ce choix ».

Dans un petit encart intitulé «Ce que disent les manuels de biologie de 1ère L et ES », on trouve quelques-unes des phrases qui ont suscité la polémique. Celle-ci d’abord, dans un manuel des Éditions Belin : « La sexualité humaine ne se réduit pas à ces seuls facteurs biologiques, [...] Le contexte socioculturel influence de manière importante le comportement sexuel individuel [...]. Chez l'homme, il existe deux aspects complémentaires de la sexualité : l'identité sexuelle, qui correspond au genre (masculin ou féminin) et relève de l'espace social, et l'orientation sexuelle, qui relève de l'intimité de la personne. » Et puis, dans un manuel des Éditions Hatier, celle-ci : « Hommes et femmes peuvent aussi se distinguer par des caractéristiques comportementales. [...] L'orientation sexuelle, qui peut parfois différer de l'identité sexuelle, ne dépend pas de caractères chromosomiques ou anatomiques, mais relève de l'intimité et des choix de vie. L'hétérosexualité, l'homosexualité, la bisexualité sont des orientations sexuelles. »

Voilà des adversaires - catholiques et théoriciens des gender studies - qui, au-delà de leur différend explicite, s’entendent implicitement sur un point, à savoir que les comportements sexuels non conformes à la banale hétérosexualité seraient délibérés et correspondraient à un libre choix, répréhensibles pour les premiers, à protéger sinon encourager pour les seconds.

Que la sexualité relève de l’intimité n’est vrai que par rapport au devoir moral de discrétion qui s’impose sans doute en la matière ; mais elle dépasse évidemment l’intimité dans ses conséquences sociales, il ne faudrait pas l’oublier.

Que la sexualité, quelle qu’en soit l’orientation, puisse être vécue de la manière la plus épanouissante qui soit - n’en déplaise à l’Église catholique - est une opinion qui me plaît ; mais qu’elle s’impose souvent dans ses voies, bien plus qu’elle ne réponde à une libre préférence, ne peut être écarté sans examen - les préférences n’étant compréhensibles que par ce qui les déterminent.

Qu’en cette affaire, les catholiques - du moins ceux qui se sont exprimés dans le sens discuté - cherchent à distinguer de bons et de mauvais comportements sur la base de leurs dogmes semble évident (ce qui ne les empêche pas, à l’occasion, de dire des choses pertinentes, comme lorsqu’ils évoquent l’âge auquel ce sujet devrait être soumis à la réflexion (2)) ; mais bien des théoriciens des gender studies regardent quant à eux les formes de sexualité que l’Église condamne comme des avancées d’une libération qui atteindrait là ses formes les plus exemplaires, ce qui dénote une vision plus idéologique que lucide sur la question.

Ce que l’article de Stéphanie Le Bras passe sous silence, ce sont les approches sans parti pris qui s’attachent à comprendre les rapports complexes existant entre les nécessités de la vie en société et les formes variées de sexualité, ce que de nombreuses recherches ethnologiques abordent de manière intéressantes.

(1) Tony Anatrella, Gender, Éd. Tequi, 2011.
(2) On trouve dans l’article de Stéphanie Le Bars cette déclaration de Jean Matos : « Ce n'est pas la même chose d'ouvrir un enseignement sur les "gender studies" à Sciences Po pour des étudiants de plus de 20 ans et d'aborder ces sujets avec des adolescents qui n'ont pas la même maturité humaine et psychologique »

11 commentaires:

  1. Je m’aperçois - un peu en retard - qu’une opinion de Pascal Picq sur la question, intitulée « Le sexe n’est pas que construction », a été publiée en page 15 du journal Le Monde des 4 et 5 septembre 2011. Elle remet bien des choses à leur place. Pour les abonnés à ce journal, voici l’adresse Internet de l’article : http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2011/09/03/le-sexe-n-est-pas-que-construction_1567378_3232.html.

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  2. Les théoriciens du genre n’ont rien de scientifiques et leur théorie n’a rien à voir avec la biologie
    Un groupe de soi-disant chercheurs scientifiques en sciences sociales a adressé une lettre au Ministre de l’Éducation Nationale sur l’affaire de la théorie du genre.
    Dans leur raisonnement dialectique matérialiste tout est dans ces deux phrases :

    « Prendre en compte le fait que la sexualité n’a pas pour seule fin la reproduction mais aussi la recherche des plaisirs
    La sexualité n’a par ailleurs jamais concerné uniquement les relations entre personnes de sexe différent. Et puisqu’il s’agit d’un fait établi, quelles raisons, autres qu’idéologiques, justifieraient qu’on l’évacue de l’éducation sur la sexualité ? ».

    Libre à eux de considérer que la sexualité doit être coupée en deux : celle qui se rapporte à la perpétuation de l’espèce selon les lois de la nature, et celle jouissive qui se rapporte au plaisir, et à ses excès, que l’on peur retirer dans l’exercice de la première.
    Faire de la seconde un sujet d’étude scientifique de la fonction sexuelle dans son ensemble, revient à intégrer la gastronomie dans l’étude scientifique de la fonction digestive, la musique dans l’étude de l’ouïe ou la photographie et la peinture dans l’étude de la vue.

    Il ne s'agit donc là que d'un tout petit détail de l'histoire qui n'a aucun caractère scientifique.
    On comprend bien cependant que l'affaire fait à merveille le jeu des bouffeurs de curés.

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  3. Je peux difficilement vous suivre. Pourquoi ne pourrait-on pas étudier scientifiquement la gastronomie, la musique ou la peinture, dès lors qu’on a bien compris qu’on en apprendrait ainsi fort peu sur la fonction digestive, sur l’ouïe ou sur la vue ? Ce n’est pas l’objet qui fait la science, c’est la manière de l’étudier. Que beaucoup se revendiquent facilement de la science pour asseoir leurs opinions, c’est vrai ; et dans tous les camps. Mais la rigueur existe et il faut la souhaiter.

    Personnellement, j’adhère à l’idée que la sexualité n’a pas pour unique fonction la reproduction. Et il est tout à fait possible - même si c’est difficile, comme est difficile toute étude rigoureuse du comportement humain - d’entreprendre des recherches scientifiques portant sur les aspects non reproductifs de la sexualité.

    Face aux souffrances que bien des femmes et des hommes ont endurées pour avoir dû vivre leur homosexualité dans un contexte social qui la condamnait explicitement ou implicitement, il me semble indispensable que les jeunes soient formés à la tolérance et à l’acceptation d’autrui dans ses différences. C’est ce que les gender studies peuvent avoir de sottement radicales, lorsqu’elles parlent d’orientations sexuelles choisies en parfaite indépendance avec la conformation des organes génitaux, qui me dérange. D’autant qu’elles prêtent ainsi bien trop facilement le flanc à la critique de ceux à qui il arrive d’embrouiller encore le problème en usant de mots connotés, tels « dialectique matérialiste », « détail de l’histoire » ou « bouffeurs de curés ».

    Il existe une réalité biologique qui n’implique pas nécessairement telle ou telle orientation des activités sexuelles. Il existe aussi une manière sociale d’être fille ou garçon, d’être femme ou homme. Réalité biologique et assignation sociale ne coïncident pas toujours, c’est évident. Mais il convient d’admettre que, d’une manière ou d’une autre, la réalité biologique influe sur le comportement. Tout comme il convient aussi de prendre en compte le fait que le comportement doit beaucoup à l’histoire de chacun, y compris dans ce que cette histoire doit au monde social. Ce n’est pas demain que l’on parviendra à écrire l’équation de la sexualité, d’autant que ce que certains qualifient de libération pose quelquefois des problèmes nouveaux qui méritent, eux aussi, d’être pris en considération, le plus calmement et le plus objectivement possible.

    Merci pour votre commentaire.

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  4. Genre dans le trouble !


    La « théorie du genre » s’est développée dans les années 1970, surtout aux Etats-Unis, et se retrouve aujourd’hui dans l’actualité. Elle est aujourd’hui entérinée par les directives européennes comme outil de lutte et d'action contre les discriminations. Elle fait partie des programmes officiels des universités et entre maintenant dans les livres des classes de lycée.

    Elle commence cependant à inquiéter certains humanistes.

    Qu’en est-il alors de cette théorie ? Repose-t-elle vraiment sur des bases scientifiques ou n’est-elle qu’un simple postulat à la mode ?

    Les féministes du « genre » peuvent aujourd’hui apporter la preuve que des thèses naturalistes sont fausses. Prouver que des thèses naturalistes sont absurdes donne-t-il cependant la preuve que le postulat inverse est juste ?
    Les féministes du « genre » peuvent constater qu’il existe des liens entre l’éducation et des comportements mais ils ne peuvent absolument pas démontrer que la culture est la seule explication des différences de résultats entre les hommes et les femmes.
    Il existe, en effet, d’autres causes irréfutables dont les différences biologiques et notamment hormonales, parfaitement vérifiables aujourd’hui.

    Comment dénier d’autre part qu’avoir un corps d’homme ou de femme influence nos comportements ? Le fait de naître d’une personne du même sexe (pour les filles) ou d’une personne du sexe différent (pour les garçons) structure de même différemment notre psychisme quelle que soit la culture.

    La théorie de genre n’est en fait qu’une idéologie en réaction contre une autre idéologie, autoritaire et sexiste. Elle a permis, dans les années 1970, de contrer les arguments naturalistes de la société patriarcale traditionnelle et de servir ainsi la justice. En perdant une partie de sa raison d’être, elle se cramponne à ses slogans simplistes et devient une utopie. Elle fait de toute différence une injustice comme si l’asymétrie était toujours associée à une forme de domination. Elle est aujourd’hui utilisée pour « victimiser » des femmes et mobiliser des militants en panne de motivations. Dénier la différence des sexes fait en effet de l’homme le coupable idéal de toute inégalité de résultat (comme s’il n’y avait pas déjà assez de délit à dénoncer) : si la femme se trouve moins performante, l’homme est accusé de l’avoir discriminée ; si elle pense avoir des capacités supérieures, l’homme est rendue responsable de sa mauvaise éducation et enjoint de faire un travail sur lui pour se bonifier.

    En déniant la différence des sexes et donc en s’évitant ainsi de la gérer, cette idéologie accentue les problèmes inévitables liés à l’altérité et exacerbe les conflits entre les sexes. Il ne s’agit plus de vivre ensemble mais d’éliminer l’autre gênant et donc « moins bon », en attendant d’en faire un « nouveau ».

    Plus dramatique encore, en déniant la différence des sexes, cette idéologie ne donne pas aux fonctions symboliques non interchangeables de père et de mère la possibilité de s’exercer. Elle ne permet pas aux enfants d’être véritablement éduqués et les laisse dans l’angoisse de l’unité et de la toute-puissance.

    En recherchant l’unité de sexe comme d’autres ont recherché l’unité de race ou de classe, cette idéologie risque de nous entraîner vers l’utopie totalitaire et la confusion ! … Ne sommes-nous pas d’ailleurs, déjà un peu dans l’indifférence ?



    *Ces dérives et les conséquences de ces dérives sont étudiées dans mon essai

    Jean GABARD

    auteur d’un essai sur les relations hommes/femmes et l’éducation des enfants :
    « Le féminisme et ses dérives – Rendre un père à l’enfant-roi »
    Les Editions de Paris,

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  5. Je partage votre idée que ce qui différencie hommes et femmes n’est que partiellement le fruit du milieu social. Et que, corollairement, ce n’est que partiellement le produit de déterminations biologiques. Là s’arrête, me semble-t-il, ce qui peut en être dit. Or, vous allez bien plus loin. Les fonctions symboliques de père et de mère ne sont pas interchangeables, dites-vous. Qui le sait ? Je ne ferais pas le pari qu’elles le soient, compte tenu de l’incertitude qui plane sur la question et du risque éventuel qu’encourraient les enfants. Mais je me sens pas suffisamment informé pour oser prétendre qu’il s’agisse là d’un risque certain, pour parler comme les sismologues. Bien des expériences sont aujourd’hui connues, me direz-vous. Oui, mais qui ira jamais démêler ce qu’elles doivent à la qualité du rapport à l’enfant plutôt qu’au sexe du ou des parents ?
    Merci pour votre commentaire.

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  6. Merci à Jean Gabard pour cette contextualisation/historicisation de la théorie du genre, que je trouve assez juste et équilibrée. Les Jean sont ici des gens des intellijean ;-)

    Si elle est fille de la philosophie critique et applique elle-même cette méthodologie déconstructiviste à d'autres objets (le patriarcat, l'autoritarisme, les représentations de la femme, du couple et de la maternité dans l'église...) alors la théorie du genre doit également accepter de passer au crible de cette même méthode critique déconstructiviste qui historicise et recontextualise sa genèse. En l'occurence comme "idéologie en réaction contre une autre idéologie, autoritaire et sexiste", qui "a permis, dans les années 1970, de contrer les arguments naturalistes de la société patriarcale traditionnelle et de servir ainsi la justice." Et je préciserai même au poids de l'Evangelisme traditionnaliste sur les structures sociales et même politiques de la société américaine.

    C'est aussi la force d'une femme, Judith Butler, qui a réussi à thématiser ses questionnements internes, personnels, biographiques, sexuels, pour les généraliser et leur faire rencontrer le bruit du monde... Là aussi on pourrait appliquer la théorie bourdieusienne de la réflexivité et de l'auto-objectiviation, ce qui en principe ne devrait pas poser problèmes aux tenants de la théorie du genre, qui font souvent un usage abondant de Bourdieu.

    Au delà, et d'un point de vue cette fois strictement épistémologique, la notion de "construction sociale du corps" me pose quelque peu problème (mais je n'ai pas encore suffisamment travaillé la question), quoique je sois pourtant formé aux sciences sociales...

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  7. Il arrive effectivement que les déconstructionnistes s’imaginent posséder une méthode qui les place au-dessus de toutes les idéologies, alors qu’ils en construisent une de plus.
    Merci pour votre commentaire.

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  8. Exactement. Ce qui est somme toute paradoxal, si l'on se réclame par ailleurs de Bourdieu. En effet, dans ses Méditations Pascaliennes (Points Seuil, Paris, 2003 [1997]), dont nous avons discuté par ailleurs cher Jean, il dit:

    "De même, s’il faut répudier l’illusion objectiviste de la « view from nowhere » (comme dit Thomas Nagel), certitude précritique qui accepte sans examen l’objectivité d’un point de vue non objectivé, ce n’est pas pour sacrifier à l’illusion d’ubiquité de la « view from everywhere » que poursuit la réflexivité narcissique dans sa forme « postmoderne », critique du fondement qui escamote la question du fondement (social) de la critique, « déconstruction » qui omet de « déconstruire » le « déconstructeur ». Sans cesse en mouvement, saisissant et insaisissable, le philosophe sans lieu ni milieu, atopos, entend échapper, selon la métaphore nietzschéenne de la danse, à toute localisation, à tout point de vue fixe de spectateur immobile et à toute perspective objectiviste, s’affirmant capable d’adopter, en face du texte soumis à la « déconstruction », un nombre infini de points de vue inaccessibles tant à l’auteur qu’au critique : toujours en surplomb et en surprise, preneur imprenable qui n’a qu’en apparence renoncé au rêve de transcendance…"

    Certains bourdieusiens ou tenants de la théorie du genre ne devrait pas oublier de s'appliquer ce passage à eux-mêmes...

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  9. Voilà très exactement ce que je voulais dire ! Et que d’ailleurs, je n’avais évidemment pas inventé, mais que je devais sans doute à Bourdieu.
    Un tout grand merci, cher Cédric.

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  10. J'ai lu votre note d'opinion sur la théorie du genre avec intérêt ainsi que les réponses à la même. Je ne partage certes pas plusieurs points de vue exposés dans ces notes, surtout le fait que la théorie du genre ne soit pas scientifique, que ce n'est qu'une idéologie en réaction à une autre, etc. Il me semble que toute théorie et les concepts théoriques qui en découlent, se font presque toujours en réaction une autre théorie avec le but de la surmonter/améliorer et que toute théorie est d'une façon ou d'une autre imprégnée d'une idéologie. Les théories ne naissent pas dans un néant social et politique... Voici donc la théorie du genre qui a été introduite par des féministes dans le but d'améliorer/surmonter la vision et l'analyse faite des injustices sociales, politiques et économiques que doivent affronter les femmes dans toutes les sociétés du monde et qui jusque dans les années 70 se basait surtout sur les 'études des femmes'. Le concept de genre en tant que construction sociale et culturelle de ce que signifie être femme ou homme dans une société donnée, a été introduit dans le but d'expliciter et faire visible, sans dénier les différences biologiques entre homme et femme car un ou une scientifique sait bien qu'il existe des différences biologiques, hormonales, physiologiques, etc, entre un homme en une femme, les iniquités sociales auxquelles les femmes sont soumises depuis toujours dû justement à leur condition de femme et que se sont ces iniquités sociales qu'il faut combattre. C'est à ce processus que la théorie du genre a et continue à faire son apport. N'oublions pas que la théorie du genre fait aussi toute une analyse de la construction sociale et culturelle de l'homme, de la masculinité ou des masculinités et de comment les hommes subissent eux aussi, bien qu'à partir de leur position de pouvoir et de domination, des aspects négatifs et peu constructifs de leur identité masculine construite sur des préceptes sociaux tels que le pouvoir et la domination, la compétitivité et l'individualité, parfois à outrance...Alors je pense que oui, la théorie du genre à son rôle à jouer dans nos sociétés, que comme toute autre théorie, elle évolue à partir de ses contradictions, points conflictuels et maturation théorique et conceptuelle, ce qu'elle ne cesse de faire jusqu'au jour d'aujourd'hui. Il ne faudrait d'ailleurs pas confondre théorie du genre et sexualité...la sexualité d'une personne n'étant qu'un des aspects de la construction du genre et certes une des plus complexes car elle touche à l'identité même de la personne et de comment dans un société donnée, celle-ci peux se construire et s'exprimer librement ou pas, sans être jugée ni opprimée.

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    1. La science progresse effectivement selon une dialectique en laquelle alternent affirmations et contradictions. Il n’empêche que la qualité heuristique d’une démarche ne se mesure pas qu’à ses antécédents, mais aussi à la vigilance sous laquelle on place ses préférences personnelles. La radicalité de certaines des affirmations des gender studies doivent quelque chose, me semble-t-il, à des préférences qui font fi de certaines réalités. Il n’en reste pas moins capital d’insister sur ce que le masculin et le féminin doivent à un conditionnement social enfermant des dominations sournoises.
      Merci pour votre commentaire.

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