Prométhée ou la vie de Balzac
d’André Maurois
Balzac est un peu au roman ce que Molière est au théâtre : une réussite en laquelle résident peut-être les clés du genre. Mais il ne suffit sans doute pas de les chercher dans l’œuvre ; encore faut-il aussi s’interroger sur les conditions de sa production. Et cela, d’autant plus qu’il existe un mystère Balzac : comment l’homme qu’il fut a-t-il pu écrire ce qu’il a écrit ?
Je ne doute pas que l’on puisse poser cette question pour bien des écrivains. Mais en l’occurrence, elle s’impose immédiatement, dès lors que l’on est quelque peu informé de ce que fut la vie de cet étrange énergumène à qui vint un jour l’idée de prétendre dresser l’exact tableau du monde social au moyen de son œuvre.
Qui veut comprendre un tant soit peu l’auteur de La comédie humaine doit rechercher une bonne biographie. Auquel cas, sans la moindre hésitation, je recommande celle que nous devons à André Maurois, Prométhée ou la vie de Balzac (1) : c’est un chef d’œuvre !
La biographie est un genre ardu. Il a souvent produit de mauvais livres. C’est qu’il s’agit de faire preuve, pour y exceller, de qualités rarement réunies : acharnement à se documenter, rigueur dans l’analyse des sources, talent de conteur, clarté, et surtout - le plus important - capacité à s’effacer devant son sujet. Maurois, mieux que personne, arrive à accorder à la pensée de celui dont il raconte la vie une totale prééminence sur la sienne. Et à rester suffisamment dans l’ombre pour que toute lumière lui profite. Même si l’on sent continûment combien il aime Balzac, Maurois se garde de l’hagiographie et montre que le génie de l’auteur de La comédie humaine transcende les travers de l’homme.
Il serait hasardeux d’oser définir en quelques lignes tout ce qui fait la richesse de Prométhée ou la vie de Balzac. D’autant que le cas Balzac n’est pas simple. Tout dans sa vie flirte avec la démesure. Et l’œuvre, dont il convient d’expliquer la force en dépit de cette vie, ne se révèle peut-être pleinement que dans sa globalité.
« Il ressemblait à un architecte qui, portant en lui l’image d’une cathédrale et manquant des moyens nécessaires à son immense dessein, ne pourrait que sculpter et tailler des fragments. Les profanes, voyant quelques pierres, en critiquent la forme sans savoir où elles doivent aller. » (p. 258)
Peut-on, comme le fait Maurois, suggérer que les romans de Balzac représentent une sorte de contre-pied de sa vie ?
« [...] l’artiste crée dans un univers dont il est le dieu ; dès qu’il se trouve aux prises avec des obstacles et des hasards qu’il ne peut modeler lui-même, il s’enfuit dans l’œuvre où ses pires échecs deviennent ses meilleurs sujets. » (p. 306)
Oui, sans doute. Mais c’est encore trop simple. Et Maurois nous donne bien d’autres grains à moudre, parmi lesquels transparaît un homme aussi délirant que séducteur. La femme de Metternich rapporte ceci de ce que se seraient dits son mari et Balzac le 20 mai 1835 :
« “ ‘Monsieur, je n’ai lu aucun de vos ouvrages, mais je vous connais et il est clair que vous êtes fou, ou que vous vous égayez aux dépens des autres fous, et que vous voulez les guérir au moyen d’une folie encore plus grande.’
Balzac répondit que Clément avait deviné juste, que cela était son but et qu’il l’atteindrait. Clément a été enchanté de la manière dont il voit et juge les choses.” » (p. 293)
Étrange, cet envoûtement pour le personnage, au-delà même de ses frasques ! Et il en va de même pour ceux qui l’ont lu. Flaubert, conscient que l’écriture de Balzac n’avait pas coûté à celui-ci tous les efforts que lui-même consentait laborieusement, s’inclina pourtant devant son génie, jusqu’à risquer une théorie :
« “Je hasarde ici une proposition que je n’oserais dire nulle part : c’est que les grands hommes écrivent souvent mal, et tant mieux pour eux. Ce n’est pas là qu’il faut chercher l’art de la forme, mais chez les second (Horace, La Bruyère)...” (*1) » (p. 448)
Comme lui-même l’a cru quelquefois, comme nombreux de ses proches l’ont dit, Balzac n’écrit que poussé par la nécessité, rêvant d’un temps où il pourrait enfin écrire à son aise. Quand meurt Mme de Berny - sa première maîtresse et sa protectrice -, Zulma Carraud le plaint, mais elle l’exhorte surtout à écrire autrement :
« “J’ai vu une large plaie dans votre cœur et j’ai pleuré avec vous cet être angélique dont vous avez ignoré les plus grandes souffrances. Honoré, n’y a-t-il pas eu réaction en vous, chez vous ? Je n’ai aucun des titres qu’elle avait pour vous parler, mais aussi je ne suis arrêtée par aucune des pudeurs qui la firent se taire si souvent. Malgré votre prière de ne pas évoquer un tel sujet, je vous demanderai si, le jour où un coup si fatal vous fut porté, vous ne comprîtes pas qu’il y avait autre chose dans la vie qu’un canif de huit cents francs et qu’une canne qui n’a d’autre mérite que d’attirer les regards sur vous ? Quelle célébrité pour l’auteur d’Eugénie Grandet...”
La stoïcienne de Frapesle blâmait son ami Honoré. Dans quelle aberration l’avaient jeté ces nuages d’encens, ces femmes du monde, ces dandys fastueux ? Il se plaignait d’être ruiné ? Mais n’était-ce pas sa faute ? Il avait gagné, depuis huit ans, des fortunes et pourtant fait plus de dettes qu’au temps de ses débuts. Fallait-il donc de telles sommes, à un homme de pensée, pour vivre ? Devait-il chercher tant de jouissances matérielles ? Est-ce écrire que de le faire le couteau sur la gorge ? “Honoré, quelle vie vous avez faussée, et quel talent vous avez arrêté dans son essor !...” Elle avait raison quant à la vie faussée, tort quant au talent. “Quand donc, dearest, vous verrai-je travailler pour travailler ?... Vous feriez de si belles, de si bonnes choses alors !” Mais il les faisait ! Malgré traverses, orages et excès, son démon ne l’abandonnait pas. » (pp. 343-344)
En fait :
« Non seulement il gardait foi en l’avenir, mais aussi goût très vif pour le présent. A la châtelaine de Wierzchownia, il peignait une vie dramatique : une meute de créanciers à ses trousses, une autre de journalistes aux crocs menaçants, le deuil [de Mme de Berny], l’épuisement. Tout cela était, hélas ! vrai. Seulement il fallait, en regard de ce passif, mettre un actif inaliénable de vitalité. Balzac perd sur tous les tableaux ; son instinct lui dit que tout s’arrangera. Sa vie n’est-elle pas un roman ? Il la corrigera sur épreuves. Le jour même ou, pour manger, il doit emprunter au docteur Nacquart et à un vieil ouvrier “plus confiant que les gens du monde”, il s’offre pour six cents francs une nouvelle canne. Plus il se voit acculé, plus il achète, pour se donner l’illusion de la puissance. Et d’ailleurs, est-ce une illusion ? Il sait que, cette fois encore, il aura, comme Vautrin, la force de défier la société - et de vaincre. » (p. 347)
Sa force ? Peut-être sa capacité à comprendre face à la page blanche ce qu’il oublie dans la vie. Car, dans Le lys dans la vallée, il parvient à mettre dans la bouche d’Henriette ce conseil prodigué à Félix :
« “Une des règles les plus importantes de la science des manières est un silence presque absolu sur vous-même.” » (p. 298)
S’il a souvent voulu l’appliquer, il en a toujours été incapable.
Mais venons-en au projet de peindre la société.
Il faut se garder d’y voir la moindre prescience sociologique. Car ce en quoi Balzac nous fait entrer, ce n’est assurément pas une explication du monde social. Il peint un monde qui est celui qui échappe à toute mesure, à toute statistique, à tout effort d’élucidation. Et lorsqu’il y distingue des classes, ce sont en fait des types que différencient les intérêts et les mœurs. Ainsi, dans La fille aux yeux d’or :
« Elle commence par un brillant essai sur Paris, “vaste champ incessamment remué par une tempête d’intérêts” où l’on rencontre, non des visages, mais des masques. “Masques de faiblesse, masques de force, masques de misère, masques de joie, masques d’hypocrisie ; tous exténués, tous empreints des signes ineffaçables d’une haletante avidité. Que veulent-ils ? De l’or, ou du plaisir” (*2)
Dans cet enfer, “où tout fume, tout brûle, tout brille, tout bouillonne, tout flambe, s’évapore, s’éteint”, Balzac distingue cinq classes : le monde qui n’a rien, l’ouvrier, le prolétaire, le boutiquier ; puis, deuxième groupe : le monde qui a quelque chose, commerçants en gros, employés, clercs, en un mot, le bourgeois. Que veut le bourgeois ? “Le briquet du garde national, un immuable pot-au-feu, une place décente au Père-Lachaise et, pour sa vieillesse, un peu d’or légitimement gagné.” (*3) Troisième cercle de cet enfer “qui peut-être un jour aura son Dante”, les avoués, avocats, médecins, notaires, tous confesseurs de cette société qu’ils méprisent. Quatrième cercle : le monde des artistes, visages noblement brisés, mais brisés, assassinés par les rivalités, les calomnies. Enfin, cinquième cercle, l’aristocratie, la haute propriété, les salons aérés, dorés, le monde riche, oisif, renté. Là rien de réel. La politesse couvre un mépris continuel. La vanité règne, et l’ennui. Une vie creuse modèle des visages de carton, “cette physionomie des riches où grimace l’impuissance, où se reflète l’or et d’où l’intelligence a fui.” C’était, en quelques pages, une fresque géante, poussée au noir, mais admirable. » (pp. 277-278)
On est là devant un tableau, en aucun cas face à une analyse.
Maurois a raison de s’intéresser aux opinions politiques de Balzac, contre tant d’autres qui y répugnent. C’est que le gaillard n’est guère progressiste. Mais il est face à la politique comme il est face à la société : plein d’intuitions, plein d’espérances, plein d’une force rageuse.
« Le meilleur régime politique est, selon Balzac, celui qui produit la plus grande énergie. Or il pense que ce maximum d’énergie s’obtient en concentrant l’autorité de l’État. On se souvient de la conversation imaginée par lui entre Catherine de Médicis et Roberspierre. Il admet ces deux agents de la raison d’État ; il admire Napoléon pour les mêmes motifs. Il a été, comme la plupart des enfants de son âge, “un enfant d’Austerlitz” ; il n’a pas oublié ses premiers enthousiasmes. » (p. 431)
Pourquoi est-il ainsi ? Maurois nous l’indique dès les premières lignes de son livre, avec l’acuité d’un bon historien. Car :
« En 1799, année où naquit Honoré de Balzac, la France réagissait comme une convalescente après une grave maladie. Dix années de fièvre la laissait écœurée, inquiète et lasse. Un plébiscite presque unanime approuva la constitution consulaire. La nation n’était pas violée, elle se donnait. Les catholiques souhaitaient pratiquer leur religion en paix ; les jacobins nantis acceptaient, non sans sarcasmes, la restauration du culte, à la condition qu’ils garderaient leurs prébendes. » (p. 5)
Ce terreau, et celui de sa famille, le tiennent éloigné des rêves démocratiques. Et lorsque survient une révolution, celle de 1830, il n’y voit qu’une occasion manquée de se donner un vrai chef.
« Après la révolution de 1830, il eût peut-être accepté le régime du roi bourgeois, si celui-ci avait été fort. Seulement “nous avons fait une grande révolution et elle est allée tomber entre les mains de quelques petits hommes... La pire faute de la révolution de Juillet est de ne pas avoir donné trois mois de dictature à Louis-Philippe, pour assurer fortement les droits du peuple et du trône.” Si l’on veut le bien-être des masses, l’absolutisme (ou la plus grande somme de pouvoir possible) est le seul moyen d’atteindre ce but. “Ce qu’on nomme un gouvernement représentatif est une tempête perpétuelle... Or, le propre d’un gouvernement est la fixité.” (*4) Après deux ans de monarchie constitutionnelle, dont il a déploré la mollesse et l’inefficacité, Balzac, en 1832, s’est rapproché du légitimisme, non par dévotion affective comme Chateaubriand, non par ambition mondaine comme l’a cru la vigilante Zulma, mais parce que l’absolutisme du roi légitime sera, pense-t-il, le mieux accepté.
Plus tard, cette politique de Balzac scandalisera Flaubert et Zola. “Et il était catholique, légitimiste, propriétaire... Un immense bonhomme, mais de second ordre.” Balzac de second ordre ! Quelle folie ! Alain, plus républicain que Flaubert, comprenait la politique balzacienne. On a dit : “Il soutient le trône et l’autel sans croire ni à l’un ni à l’autre.” Vrai, si l’on entend : croyance en leur valeur absolue ; faux, s’il s’agit de leur valeur pratique. » (p. 431-432)
La question mérite d’être creusée. Car on comprend bien que les opinions politiques de Balzac n’obéissaient pas à un penchant idéologique. Elles étaient plutôt empreintes d’une certaine naïveté. Ce n’est pas la lecture de Hobbes qui lui a donné l’idée qu’un seul chef tout-puissant puisse améliorer les choses. Il le ressent de la sorte parce qu’il s’y voit. Or, cette faculté d’identification, c’est cela sans doute à quoi on doit la force de ses romans. Le même homme qui ne sut jamais garder un sou pouvait parfaitement imaginer la manière d’être de Frédéric de Nucingen. Et quand, au détour d’un récit, il dépeint un milieu, il n’hésite ni à prendre de la hauteur pour croquer la réalité, ni à s’y projeter pour satisfaire des sentiments à ce point déçus qu’ils vibrent sous sa plume. Ainsi en va-t-il dans Les employés ou la femme supérieure, comme Maurois l’a très justement remarqué.
« Balzac ne peut pas toucher à un sujet sans l’approfondir. Ce qui devait être un drame conjugal [La femme supérieure] devient une large étude historique. Sous Napoléon, la volonté de l’Empereur avait retardé la toute-puissance de la bureaucratie, “ce rideau pesant placé entre le bien à faire et celui qui peut l’ordonner” (*5) Sous un gouvernement constitutionnel, le ministre étant instable et occupé à défendre son existence devant les Chambres, les Bureaux règnent et créent une puissance d’inertie qui s’appelle le rapport, et qui retarde l’action efficace. “Les plus belles choses de la France se sont accomplies quand il n’existait pas de rapport et que les décisions étaient spontanées...” Entièrement composée de petits esprits, la bureaucratie mettait obstacle à la prospérité du pays, retenait sept ans dans ses cartons un projet de canal (ici paraît le bout de l’oreille de Surville) éternisait les abus et s’éternisait elle-même.
De telles réflexions ont conduit Rabourdin - et Balzac - à une refonte du personnel. Réduire à trois le nombre des ministères, employer peu de monde, doubler ou tripler les traitements, voilà les moyens. L’impôt sera personnel et mobilier. Balzac et Rabourdin suppriment les impôts indirects. “Les fortunes individuelles s’expriment admirablement en France par le loyer, par le nombre des domestiques, par les chevaux et les voitures de luxe qui se prêtent à la fiscalité.” Les impôts seront lourds. Qu’importe ? “Le budget n’est pas un coffre-fort, mais un arrosoir ; plus il puise et répand d’eau, plus un pays prospère...” (*6) Il faut remarquer que ces idées si neuves sont contraires à celles du parti légitimiste. L’auteur, comme son personnage, ramait à contre-courant. Mais la belle Célestine allait, par sa fidélité dans le malheur, consoler Xavier Rabourdin d’une inévitable disgrâce. Qui consolerait Balzac ? » (pp. 362-363)
Maurois penche pour distinguer Balzac des romantiques.
« Balzac souhaite, pour ses héros comme pour lui-même, non pas “une chaumière et un cœur, mais un palais avec la bien-aimée” (*7). C’est une attitude toute contraire à celle des romantiques. En amour comme en politique, Balzac rame à contre-courant. » (p. 437)
Il faut évidemment s’entendre sur ce que fut le romantisme. Si Balzac est contemporain du romantisme français, il s’en distingue à bien des égards. Plus que tout autre, il n’éprouve aucun attrait pour la bohème. Et il a, sur les passions, des idées très éloignées de ce qu’en pensent Lamartine, Hugo ou Nerval. Mais lorsque Maurois note ce qui sépare, selon Balzac, la passion de l’art, n’est-ce pas là encore une de ces lucidités propres à réjouir les romantiques ?
« L’excès des passions tue l’art, de même il tue parfois la puissance virile. Un homme peut “manquer” la femme qu’il adore, alors qu’il se révélera amant vigoureux pour une courtisane qu’il n’aime pas, comme un ténor peut faire un fiasco lamentable au moment où il éprouve les plus nobles émotions musicales. “Quand un artiste a le malheur d’être plein de la passion qu’il veut exprimer, il ne saurait la peindre, car il est la chose même au lieu d’en être l’image. L’art procède du cerveau et non du cœur. Quand le sujet vous domine, vous en êtes l’esclave et non le maître. Vous êtes comme un roi assiégé par son peuple. Sentir trop vivement au moment où il s’agit d’exécuter, c’est l’insurrection des sens contre la faculté...” (*8) Bref l’imagination use les forces d’un homme qui ne les retrouve plus ensuite pour l’action. De même que l’idée tue, elle émascule. » (pp. 358-359)
Avec Balzac, Maurois a sans conteste trouvé un sujet à la mesure de son talent. Et si son tempérament est à l’opposé du sien, c’est avec la même ardeur qu’on dévore leurs livres.
(1) André Maurois, Prométhée ou la vie de Balzac, Hachette, 1965.
(*1) Correspondance, t. III, pp. 31-32 (Paris, Conard.)
(*2) Balzac : La fille aux yeux d’or, “Pléiade”, t. V, p. 255.
(*3) Ibidem, pp. 261,267,269.
(*4) Balzac : Pensées, sujets, fragments, dans Œuvres complètes, t. XXVIII, p. 707. (Club de l’Honnête Homme.)
(*5) Balzac, Les employés, “Pléiade”, t. VI, p. 873.
(*6) Ibidem, pp. 879-880.
(*7) Félicien Marceau : Balzac et son monde, p. 260 (Paris, Gallimard, 1955.)
(*8) Balzac : Massimilla Doni, “Pléiade”, t. IX, p. 381.
Autre note sur Maurois :
Histoire d'Angleterre
Autre note sur Balzac :
Le cousin Pons
Un ami vient de me mettre sous les yeux le premier paragraphe de l’avant-propos du livre que Ferdinand Brunetière consacra à Balzac, croyant avoir découvert là la comparaison que je risque dans le premier paragraphe de ma note. Tout incite effectivement à croire que c’est là que je l’ai puisée. Jugez-en :
RépondreSupprimer« Si l’on a pu dire de Molière qu’il était, non seulement le plus grand des auteurs comiques, mais “la Comédie” même, on peut dire de Balzac qu’il a été, non seulement le plus grand, le plus fécond et le plus divers de nos romanciers, mais “le Roman” même [...] » (Ferdinand Brunetière, Honoré de Balzac, 1799-1850, Calmann-Lévy, 1906, p. I)
Pourtant, il n’en est rien ; je n’ai jamais lu Brunetière.
En fait, c’est plutôt en pensant à ce que Ramon Fernandez disait de Molière que m’est venue, me semble-t-il, l’idée d’établir un parallèle avec Balzac. Mais rien n’exclut que des influences plus souterraines aient joué, voire que j’aie lu le propos ailleurs avant de l’oublier à demi. Ce qui est sûr, c’est que je n’ai rien inventé, même si les voies par lesquelles cette réflexion a germé me restent impénétrables.
Que Molière et Balzac soient les plus grands dans leur genre n’est pas une idée très originale. Sauf nouvelle découverte, elle revient bien à Brunetière et, comme beaucoup d’autres sans doute, je la partage.
Merci à l’ami qui m’a fait découvrir cette convergence.
M. Jadin,
RépondreSupprimerMerci pour vos chroniques, elles sont vraiment intéressantes. Vous me donnez le goût de lire cette biographie de Balzac.