À propos de la Révolution française
Les réactions suscitées par les récentes attaques aveugles d’islamistes radicaux ont notamment permis de mesurer combien la Révolution française demeure, malgré de très profondes modifications du message qu’on y puise, le principal horizon arrière de la société française. La démocratie demeure une exigence, même si l’on en discute les termes et conditions, et la triade liberté-égalité-fraternité reste très généralement avancée comme la synthèse abstraite des valeurs qui auraient surgi lors de la Révolution, sans d’ailleurs qu’il soit fréquemment remarqué ce qu’elles peuvent avoir dans bien des cas d’antinomiques.
Cela ne signifie pas que ne persistent pas de grandes divergences à propos de l’interprétation des faits historiques qui ont marqué l’événement, et davantage encore au sujet de ceux qui en furent les protagonistes. Dans l’introduction aux “Portaits singuliers” par lesquels elle a ouvert sa somme De Révolution en République, Mona Ozouf évoque avec des mots très justes cette incessante bataille que les acteurs du drame révolutionnaire ont continué de se livrer si longtemps après leur disparition :
« “Chaque historien de la Révolution tend aux autres une tête coupée qui est l’objet de ses préférences” : Daniel Halévy a emprunté à Valéry cette phrase sarcastique, et de fait, l’historiographie révolutionnaire a beaucoup tourné autour de l’élection, dans l’événement monstre, d’un héros privilégié, le plus souvent promis au couperet. Il y a donc eu des historiens dantonistes, affrontés aux historiens robespierristes. Les uns et les autres ont rejoué les scènes tragiques, plaidé à charge et à décharge, arboré les couleurs de leur champion. Jaurès lui-même, pourtant critique du jacobinisme, a cru bon de dire que s’il lui avait fallu choisir un siège à la Convention, c’est auprès de Robespierre qu’il serait allé s’asseoir. Beaucoup - thèses et carrières universitaires sans doute, mais aussi amitiés et engagements politiques, brouilles et coups de cœur - s’est joué autour de ces préférences. » (1)
Il y a probablement, dans la nature même des faits dont la Révolution a été le théâtre, quelque chose qui induit aisément cette incapacité à démêler le vrai du faux, à peser sans parti pris les causes et les effets et même à juger des torts et des mérites. On peut accumuler un maximum de témoignages, d’écrits, de preuves sur la multitude de faits dont la période révolutionnaire est émaillée, il reste malaisé de voir clair parmi autant d’intrigues politiques, autant de conjectures postérieurement confirmées ou infirmées, autant de hasards inexplicables. Et, en pareil cas, l’intuition révélatrice supplée aux connaissances, avec ce qu’elle peut devoir aux préférences. Il y a peut-être là une forme de similitude avec cette discipline communément dénommée la géopolitique (il serait plus adéquat de l’appeler pseudo-science politique) et qui prétend fonder des prévisions sur l’avenir politique du monde en accumulant une grande quantité d’informations sur les décisions et les projets des acteurs politiques. L’avalanche de faits rapportés sert de caution à l’ambition scientifique alors même qu’elle est au contraire l’occasion de vaticiner. (2)
Il y a sans doute, au sujet de la Révolution française, un grand nombre de questions qui sont et qui peut-être resteront sans réponse. Non seulement parce que les déterminations de bien des faits ne peuvent être identifiées, mais aussi et surtout parce que les questions posées n’appellent pas de réponse. Ainsi, tenter de trancher la question de savoir si Robespierre fut un tyran ou un démocrate n’a guère de sens. De quoi il fut le jouet et pourquoi est autrement instructif, notamment dès lors que l’on examine ses convictions à la lumière de ce qu’il en révéla. De même, se faire une opinion sur la question de savoir si les Girondins ont en définitive servi ou desservi les idéaux révolutionnaires n’a guère de portée. L’enchaînement des circonstances les a conduits à jouer un rôle qui n’est pas nécessairement en harmonie avec leurs aspirations et c’est cet écart qui vaut d’être étudié. De même encore, chercher à qui profita tel ou tel événement, aux révolutionnaires ou aux contre-révolutionnaires, au progrès ou à la réaction, n’est pas très pertinent. Les controverses qui ont marqué le déroulement historique de la Révolution doivent bien davantage aux contingences qu’à un quelconque choix de débattre et il faut voir les décisions successives comme celles que peuvent prendre les pilotes d’un bateau qui, telle une coquille de noix, est balloté par une gigantesque tempête.
Une question qui, par contre, me semble mériter la plus grande attention porte sur les circonstances qui ont conduit l’élan révolutionnaire à fouler aux pieds ses propres principes au prétexte de les protéger. Il s’agit là d’une mésaventure qui ne fut pas le propre de cette révolution ; elle se reproduisit dans quasi tous les mouvements révolutionnaires ultérieurs. C’est pourquoi il me paraît très important d’analyser avec une attention toute particulière les événements qui se sont passés de mars à juin 1793. Dans la préface qu’il inséra dans l’édition de 1869 (placée à présent devant le chapitre VII du livre X) de son Histoire de la Révolution française [1847-1853], Michelet écrit ceci :
« Le temps porte son fruit. Regrettons moins la vie. Elle avance, mais elle profite. Les quinze années passées depuis que j’ai donné l’histoire de la Terreur me l’éclaircissent à moi-même. Les documents nombreux que l’on a publiés ne me démentent en rien. Ils confirment au contraire ce que j’avais senti dans la palpitation de ce brûlant récit. Je sentais, et je sais. Je juge aujourd’hui et je vois.
Et voici mon verdict de juré : Sous sa forme si trouble, ce temps fut une dictature.
Et je ne parle pas des quatre derniers mois où, tous les pouvoirs étant dans une même main, un homme se trouva absolu, redouté, plus que Louis XIV et plus que Bonaparte. Je parle d’un temps antérieur où l’autorité semble contestée, partagée.
C’est là surtout qu’il faut expliquer. C’est cette grande mystification, ce grand malentendu, que nombre d’écrivains, au fond autoritaires, continuent indéfiniment. C’est le procès obscur, la ténébreuse énigme que plusieurs ont crue insoluble. Cela est difficile quand on cherche le mot de l’énigme dans sa biographie, la légende d’un individu, jugé diversement dieu pour l’un et monstre pour l’autre. Il faut l’étudier, le juger dans le milieu qui lui fut propre. Robespierre doit se prendre dans l’inquisition jacobine. » (3)
Si cette période, « un temps antérieur où l’autorité semble contestée, partagée » - que je circonscris personnellement de mars à juin 1793 -, est importante, c’est parce qu’il y a là peut-être de quoi mieux comprendre comment et pourquoi, sur le plan institutionnel, sur le plan social, sur le plan moral, les choses dérapent au point de rendre odieux ce qui originairement coïncidait avec une espérance de changement partagée et justifiée. Odieux aux yeux de qui ? me demandera-t-on. Sans doute aux yeux de bien des historiens, savants ou amateurs, mais aussi peut-être aux yeux d’une partie non négligeable de ceux-là même qui furent contemporains de ces événements. Taine, que l’on peut certes soupçonner de ne rien négliger de ce qui dessert la cause révolutionnaire, décrit la situation correspondant à ce qu’il appelle « la seconde étape de la conquête jacobine » notamment comme ceci :
« […] le terrain parlementaire s’est dérobé ; on est à l’état de nature, c’est-à-dire de guerre, et il ne s’agit pas de discuter, mais d’avoir la force. Avoir raison, convaincre la Convention, obtenir la majorité, faire rendre des décrets, tout cela serait de mise en temps ordinaire, sous un gouvernement pourvu d’une force armée et d’une administration régulière, lorsque, du haut de l’autorité publique, les décrets de la majorité descendent, à travers des fonctionnaires soumis, jusqu’à la population sympathique ou obéissante. Mais, en temps d’anarchie, surtout dans l’antre de la Commune, dans Paris tel que l’a fait le 10 août et tel que l’a fait le 2 septembre, rien de tout cela ne sert. » (4)
Conception très hobbesienne de l’homme et, surtout, évocation un peu anachronique des « temps ordinaires » qui, en fait, sont ceux que la France connut longtemps après la Révolution ! Qu’à cela ne tienne, car ce qui suit ce constat, c’est une section entière (5) qui s’intitule “L’opinion à Paris” et dans laquelle Taine défend l’idée que la population de la capitale, en sa très grande majorité, n’est nullement derrière la Convention. « Après huit mois de règne, écrit-il, elle s’est aliéné toute l’opinion publique. » (6) Et les Girondins ne sont pas épargnés par l’opprobre : « […] les Girondins, en leur qualité de philosophes, sont plus iconoclastes, plus intolérants que personne, et il n’y pas de raison pour les préférer à leurs adversaires. Au fond, pour le très grand nombre des Parisiens, quelle que soit leur condition, le gouvernement installé par la dernière comédie électorale n’a qu’une autorité de fait ; on s’y résigne, faute d’un autre, et tout en reconnaissant qu’il ne vaut rien […] » (7) À quelles sources, à quels témoignages se fie-t-il pour l’affirmer ? Principalement à Wilhem Adolf Schmidt, un historien allemand [1812-1887] à qui l’on doit des Tableaux de la Révolution Française publiés sur les papiers inédits du département de la police secrète de Paris (8) dont je suis bien incapable de vérifier la fiabilité. Reste que, lorsque Taine affirme que, à ce moment, les révolutionnaires « sont isolés ; en cas de danger, ils ne peuvent compter sur aucun groupe zélé de partisans fidèles. Car, si la grande majorité est contre leurs adversaires, elle n’est pas pour eux. » (9), il dit là quelque chose de très vraisemblable.
Si, en ce printemps 1793, la population parisienne n’approuve guère le pouvoir en place, elle n’est guère plus rassurée par ceux qui menacent la France, à commencer par les armées autrichienne et prussienne et pas davantage par l’armée levée par les Vendéens que le massacre de Machecoul, exploité par les Jacobins, rend abhorrée, sans compter les royalistes, revigorés par la déclaration en janvier du Comte de Provence, lequel s’est alors proclamé Régent de France. Ce sont ces différentes menaces qui conduisent les conventionnels, poussés par la Commune de Paris et les Jacobins, à adopter une série de mesures qui vont à rebours des principes nouveaux affirmés jusqu’alors par la Révolution.
Le 10 mars, la Convention crée le Tribunal criminel extraordinaire qui, en octobre, prendra le nom de Tribunal révolutionnaire. Il juge sans appel, y compris des crimes d’opinion, et la procédure y deviendra très vite expéditive.
Le 18 mars, la Convention vote une loi punissant de mort le simple fait de proposer « la loi agraire ou toute autre subversive des propriétés territoriales, commerciales ou industrielles » (10), ce qui revient à résilier la liberté d’expression.
Le 21 mars, la Convention institue les comités de surveillance révolutionnaire chargés de dresser la liste des étrangers, puis des suspects. Ce seront les principaux instruments de la Terreur.
Le 1er avril, la Convention suspend l’inviolabilité des députés, ce qui incite les conventionnels à l’obéissance.
Le 6 avril, suite à la trahison de Dumouriez, le Comité de défense générale devient un Comité de salut public. Ce que les historiens ont coutume d’appeler le Grand comité de salut public, qui régna de juillet 1793 à juillet 1794, était composé de douze membres dont un seul, Marie-Jean Hérault de Séchelles, fut démis sur proposition de Saint-Just et guillotiné avec Danton le 5 avril 1794.
Le 2 juin, la Garde nationale, instrumentée par la Commune de Paris, menace de canonner les députés, ce qui les contraint à voter l’arrestation des Girondins.
Le 24 juin, la Convention vote la Constitution dite de l’an I. Elle est soumise en août à un plébiscite non anonyme et, en octobre, il sera décidé de ne pas l’appliquer.
Durant cette même période - de mars à juin 1793 -, les mêmes qui prenaient les décisions précitées manifestaient aussi leur volonté de concrétiser les idéaux révolutionnaires. Ainsi, par exemple, le 21 avril, Robespierre expose aux Jacobins son projet de Déclaration des droits de l’homme qui, notamment, limite le droit de propriété et prévoit de pourvoir à la subsistance de tous ; le 4 mai, la Convention décrète le maximum du prix des grains ; le 3 juin, la Convention décrète que les enfants naturels seront admis à la succession ; le 5 juin, la Convention annonce le partage des biens communaux ; le 9 juin Hérault de Séchelles présente à la Convention un projet de nouvelle Constitution proclamant notamment le droit au travail et le droit à l’instruction ; le 10 juin, le Muséum d’histoire naturelle est créé.
Alors voilà ! De quoi toutes ces contradictions témoignent-elles ? D’abord, sans doute, que la nécessité est plus forte que les meilleures intentions. Qui a réellement incliné les choses dans un sens qui coïncide avec sa volonté ? Personne, probablement. Chacun a sauvé son pouvoir - voire sa peau - en laissant l’eau aller dans le chenal d’une façon qui évite les submersions qu’il craint le plus. Et si certains on prit de grands risques, c’est le plus souvent sans être bien conscient de l’effet qu’aura l’héroïsme sur la cause qui les motive. Des conflits naissent les servitudes et, d’étape en étape, le prix à payer pour un idéal qui s’éloigne ne cesse de grandir.
Il est étonnant de constater combien rares sont les réflexions menées sur des questions aussi essentielles que celles touchant aux moyens dont il convient d’user pour favoriser le bonheur du peuple, pour reprendre le mot de Saint-Just. Faut-il y œuvrer contre son propre avis (si tant est qu’il puisse l’exprimer) ? Faut-il accepter d’y concourir par la violence ? Faut-il mettre à mort ceux qui s’y opposent ? Faut-il d’abord contraindre, pour ensuite mieux affranchir ?
S’ajoute à tout cela les interrogations sur l’efficacité des solutions préconisées. Il suffit pour en mesurer l’incertitude de revenir un instant sur le maximum du prix des grains. La mesure prise le 4 mai a pour origine la pétition présentée le 18 avril à la Convention par la Commune de Paris. Les Débats de la Convention nationale relate l’événement comme ceci :
« Le maire de Paris se présente à la tête d’une députation de la commune. Il débite quelques phrases en faveur de la classe indigente, et se résume en demandant : 1° la fixation du maximum du prix du blé dans toute la république ; 2° l’anéantissement du commerce des grains ; 3° la suppression de tout intermédiaire entre le cultivateur et le consommateur ; 4° un recensement de tout le blé après chaque récolte. Vergniaud développe les conséquences fâcheuses de cette pétition, et la fait renvoyer au comité d’agriculture. » (11)
La naïveté - peut-être fausse - avec laquelle les demandes sont formulées ne témoigne pas seulement de la méconnaissance des conditions qui devraient présider à l’instauration du dirigisme économique (certains regardent le maximum comme une sorte d’avant-goût de l’économie planifiée telle que la théorisa Charles Bettelheim durant les cinquième, sixième et septième décennies du XXe siècle), mais surtout du caractère politique de la revendication. Certes, le peuple souffrait énormément de la disette, certes les accapareurs et agioteurs dénoncés n’étaient pas fictifs, mais l’intention était bien politique et le discours démagogique. Albert Mathiez note :
« Il était évident qu’il y avait désormais un pacte entre les Enragés, la Commune et la Montagne, et que le vote du maximum en était le premier article. » (12)
Il est frappant de constater combien nombre d’historiens ont ignoré ces contradictions entre les principes premiers et certaines des plus importantes mesures prises entre mars en juin 1793, au point que nombre d’autres, pour en contrecarrer l’influence, ont à leur tour exagéré les vertus de ceux qui en furent les premières victimes, comme par exemple les Girondins. Ainsi, Albert Soboul, pétri de marxisme, salue-t-il l’arrestation des Girondins comme un « sursaut révolutionnaire » :
« Ainsi périssait la Gironde. Elle avait déclaré la guerre, mais n’avait pas su la conduire ; elle avait dénoncé le roi, mais avait reculé devant sa condamnation ; elle avait réclamé l’appui du peuple contre la monarchie, mais avait refusé de gouverner avec lui ; elle avait contribué à aggraver la crise économique, mais avait repoussé toutes les revendications populaires. Avec la Montagne pour qui le salut public est la loi suprême, la sans-culotterie accédait au pouvoir. En ce sens, les journées des 31 mai-2 juin ne revêtent pas un aspect simplement politique : elles constituent un réflexe national autant qu’un sursaut révolutionnaire, une réaction défensive et punitive contre une nouvelle manifestation du complot aristocratique. » (13)
Je ne suis pas un spécialiste de la Révolution française et nombreux sont ceux qui, plus savant que moi, trouveront sans doute à redire à ma façon d’y voir les contradictions que je décris ci-avant. Mais il me semble qu’il existe une sorte de fatalité des antinomies que les mouvements révolutionnaires ultérieurs (1848, 1870, 1917) ont confirmées de façon plus visible encore et qui illustre à quel point les changements sociaux et institutionnels soudains ou rapides emportent avec eux un caractère passionnel qui fait primer l’intention sur le résultat et engendre facilement des désordres dont l’idéal proclamé souffre autant que les populations concernées.
Aussi énigmatiques que soient les motivations précises des djihadistes kamikazes, il serait sans doute malaisé de nier qu’ils sont mus par une passion qui leur fait souhaiter des changements radicaux et rapides qui dépassent sans doute leur propre salut. Que cela n’aide guère à les neutraliser, je l’admets volontiers. Mais que cela puisse nous aider à nous déprendre de nos propres passions, ne serait-ce que le temps d’en juger les effets quelquefois si ravageurs, j’en suis assez convaincu. Et, à cet égard, je citerais volontiers Anatole France, lequel considérait précisément les révolutions comme des voies douloureuses peu aptes à accélérer une évolution qui ne pouvait être que lente. Dans cette petite nouvelle intitulée Monsieur Thomas, où il décrit un juge aux idées bien arrêtées, il nous le peint notamment comme ceci :
« Il avait des principes qu’il pouvait croire inébranlables, ne les ayant jamais remués. Dès qu’on remue un principe, on trouve quelque chose dessous, et l’on s’aperçoit que ce n’était pas un principe. Thomas de Maulan tenait soigneusement à l’abri de sa curiosité ses principes religieux et ses principes sociaux. »
Et il ajoute :
« Je lui découvris de grandes qualités morales. Mais ayant eu l’occasion d’observer comment il remplissait ses fonctions de magistrat instructeur et de juge, je m’aperçus que sa probité même et l’idée qu’il se faisait de son devoir le rendaient inhumain, et parfois lui ôtaient toute clairvoyance. »
Et ceci encore et surtout :
« M. Thomas, qui était honnête homme, n’aurait jamais obéi à ses passions, s’il avait su que c’étaient des passions. Mais il les prenait pour des devoirs, parce qu’elles étaient religieuses. » (14)
(1) Mona Ozouf, De Révolution en République. Les chemins de la France, Gallimard, Quarto, 2015, p. 77.
(2) Parmi bien d’autres, on peut citer comme exemples de ce pli les propos tenus dans l’émission de Thierry Garcin “Les enjeux internationaux” diffusée du lundi au vendredi à 6 h. 50’ sur France Culture, dans l’émission de Jean-Christophe Victor “Le dessous des cartes” diffusée sur la chaîne de télévision Arte le samedi à 19 h. 30’ ou encore dans un ouvrage comme Terreur dans l’hexagone. Genèse du djihad français de Gilles Kepel (Gallimard, 2015).
(3) Jules Michelet, Histoire de la Révolution française II, Robert Laffont, Bouquins, 1979, p. 349. L’histoire romantique telle que Michelet la pratiquait a subi bien des critiques, à commencer par celles de Taine et de Renan. Il y a pourtant du génie dans ses intuitions, comme d’ailleurs dans son style, même si celui-ci s’alimente d’énormément de subjectivité. Ce qui me conduit à me souvenir que, dans Le crime de Sylvestre Bonnard d’Anatole France, l’étudiant Gélis découvre que son camarade Boulmier lit Michelet : « Gélis, qui les dominait de sa belle taille élancée, prit le livre, le feuilleta et dit : / “C’est le Michelet de la dernière manière, le meilleur Michelet. Plus de récit ! Des colères, des pâmoisons, une crise d’épilepsie à propos de faits qu’il dédaigne d’exposer. Des cris de petit enfant, des envies de femme grosse ! des soupirs et pas une phrase faite ! C’est étonnant !” » (Œuvres I, Gallimard, Bibliothèque de La Pléiade, p. 222)
(4) Hippolyte Taine, Les origines de la France contemporaine t. 1 [1875-1893], Robert Laffont, Bouquins, 1986, p. 777.
(5) C’est la section V du chapitre III du livre troisième de la partie II du titre “La Révolution” in Op. cit., pp. 777-782.
(6) Hippolyte Taine, Op. cit., p. 778.
(7) Ibid.
(8) Publiés en français à Leipzig chez Veit & Comp entre 1867 et 1870. Les volumes 1-2 sont consultables ici sur Internet.
(9) Hippolyte Taine, Op. cit., p. 777.
(10) Cité par Jacques Godechot in La Révolution française. Chronologie commentée 1787-1799, Perrin, 1988, p. 130.
(11) Léon Thiessé, Débats de la Convention nationale ou analyse complète des séances. Tome quatrième, Baudoin Frères, 1828, p. 61. Le texte en est consultable à cette adresse Internet.
(12) Albert Mathiez, La vie chère et le mouvement social sous la Terreur. tome premier, Payot, 1973, p. 175.
(13) Albert Soboul, Histoire de la Révolution française. 1 De la Bastille à la Gironde, Gallimard, Idées, (Éditions sociales) 1962, pp. 366-367.
(14) Anatole France, “Monsieur Thomas” in Œuvres III, Gallimard, Bibliothèque de La Pléiade, 1991, pp. 824 et 826.
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