de Roger Martin du Gard
Roger Martin du Gard n’est plus guère lu. Et parmi ceux qui le lisent – comme parmi ceux qui le lurent – rares sont ceux que son génie a vraiment touchés. C’est d’autant plus regrettable que ce génie est précisément de la sorte qui fait de nos jours très cruellement défaut. Mais avant d’en parler, je voudrais d’abord faire goûter son écriture, une écriture qui, à elle seule, contient déjà beaucoup. Voici la première page de Vieille France (1) :
« Joigneau frotte une allumette.
La Mélie se tourne rageusement vers le mur.
― "Quelle heure ?"
― "Le quart."
Il grogne, sort du lit et pousse les volets. Le soleil est levé : plus matinal, à la fin de juillet, que les facteurs. Le ciel est rose, et roses les maisons endormies, et rose aussi le sol de la place déserte, où les ombres des arbres sont allongées comme le soir.
Joigneau enfile son pantalon, et s’en va dans sa cour lâcher son eau : un grand diable de paysan roussâtre, hirsute, dont la poussière, le vent, le soleil, ont terni le poil et brouillé le teint.
En trois minutes, il est prêt, guêtré, coiffé du képi jusqu’au soir.
La Mélie, par ces chaleurs, couche en chemisette. Elle soulève hors du drap une épaule dodue :
― "Pas tant de bruit, tu vas éveiller le Joseph."
L’apprenti charron couche au-dessus, dans la soupente qui ne servait à rien puisque le facteur est sans enfant.
Joigneau ne répond pas. Il se fiche d’éveiller le gosse. Et le gosse se fiche d’être éveillé : il est déjà debout, en chemise, pieds nus, l’oreille au guet.
Dès qu’il entend partir le facteur, il dégringole, comme un singe, jusqu’à la porte de la chambre :
― "Madame Joigneau, quelle heure qu’il est ?"
Elle l’attendait. Inquiète, les yeux sur le loquet qui n’est pas mis, elle dit, le souffle court :
― "Bientôt la demie."
Comme si la porte était de verre, elle le voit, debout, grattant d’une main sa tignasse, avec sa chemise déboutonnée sur sa chair de poulet, et ses cils qui battent, et ses grosses lèvres entr’ouvertes.
― "Bon", dit-il, au bout d’un instant. Il reste encore là, une minute, à écouter comme elle le silence. Puis, en trois bonds, bannière au vent, il regrimpe à sa soupente, – l’imbécile.
Mme Joigneau l’entend fermer sa porte et se jeter sur son lit. Elle soupire, cambre les reins et baille. Puis elle va mettre le verrou, et commence sa toilette. » (pp. 1017-1018)
C’est ainsi que commence la journée du facteur de Maupeyrou, dont la tournée sera l’occasion de faire connaissance avec la plupart des familles du village. Et déjà, tout est dit par la relation des actes, jamais – ou très rarement en tout cas – par les intentions des personnages : une psychologie behavioriste en quelque sorte. Mais c’est plus puissant que cela. Car ce que ce style traduit, c’est à quel point les gens sont peu responsables de ce qu’ils font, et notamment de leur méchanceté. Ce qui constitue une sorte de déni du psychologisme de Proust, que Martin du Gard n’appréciait pas. Un ami – qui connaît celui-ci bien mieux que moi – m’a mis sous les yeux une lettre que RMG a adressée le 25 novembre 1922 à Jacques Rivière, soit une semaine après la mort de Proust, et par laquelle il l’informe de son refus de participer au numéro spécial de la N.R.F. (qui paraîtra en janvier 1923) consacré à l’auteur de la Recherche. Il y écrit notamment ceci : « […] je me disais qu’un jour viendra, sans tarder peut-être, où la particulière vision de Proust se sera acclimatée en des esprits clairs, français, distingués, où des œuvres composées seront nées de cet apport ; et ce jour-là, (avant trente ans), ce qu’il y a de foncièrement médiocre et de cuistre dans l’œuvre de Proust en rendra la lecture impossible ; plus impossible que celle de Bourget ! On en fera alors des "morceaux choisis" à l’usage des étudiants de littérature française, qui seront seuls à savoir que ce bourbier a contenu la petite source d’où est sorti tout un ensemble d’œuvres maîtresses. On ne comprendra que mal l’admiration démesurée de notre génération, et votre numéro de janvier prochain sera cité avec stupeur… » (2)
L’opinion est carrée et la prédiction audacieuse. Il est certain qu’elle repose sur un jugement auquel il est profitable de réfléchir.
Martin du Gard a écrit Vieille France en 1932, à un moment où il est quasi ruiné et où il a interrompu l’écriture des Thibault. C’est sans doute son livre apparemment le plus amer. Le désespoir y affleure :
« Derrière ses murailles surchauffées et ses volets clos, dans ses pièces sans air, noires de mouches, Maupeyrou grouille et transpire ; par cette moiteur, il s’en exhale un remugle de terrier. Du matin jusqu’au soir, les hommes s’agitent. C’est le rythme vital, inepte, séculaire. Inlassablement, les mâles, un pli soucieux au front, courent sans trêve du comptoir à l’écurie, de la forge à la remise, de l’établi à la cave, du potager au grenier à foin ; et les femelles, pareilles à d’obstinées fourmis, font, elles aussi, inlassablement la navette, du berceau au poulailler, du fourneau à la lessive, accomplissant dix gestes vains pour un geste nécessaire, sans jamais se consacrer à un travail suivi, ni prendre délibérément une heure de pur loisir. Tous se hâtent, comme si la grande affaire était de bouger pour vivre ; comme si, pour arriver au rendez-vous final, il n’y avait pas un instant à perdre ; comme si, littéralement, le pain ne s’acquérait qu’au prix de son poids de sueur. » (p. 1062)
Pourtant, l’espoir pointe aussi, un espoir davantage fait de courage que de conviction. C’est ce qu’Albert Camus – auteur de la préface aux œuvres publiées en 1955 dans La Pléiade – a bien vu. Il y écrit ceci :
« [Martin du Gard] n’arrive pas à croire que la perfection puisse un jour s’incarner dans l’histoire. S’il ne le croit pas, c’est que son doute est celui de l’institutrice de Vieille France. (3) Ce doute touche à la nature humaine. "Sa pitié pour les hommes était infinie ; il leur vouait tout l’amour de son cœur ; mais il avait beau faire et se battre les flancs, il demeurait sceptique sur les possibilités morales de l’homme." N’avoir que la créature pour certitude et savoir que la créature est peu de choses, voilà la souffrance qui court tout au long de cette œuvre pourtant si robuste et si pleine, et qui nous la rend si proche. Mais, après tout, ce doute fondamental est celui-là même qui se cache dans tout amour et lui donne sa vibration la plus tendre. Cette ignorance si simplement avouée nous atteint parce qu’elle est l’envers d’une certitude que nous partageons aussi. Le service de la créature ne peut se séparer d’une ambiguïté qu’il faut maintenir pour préserver le mouvement réel de l’histoire. De là, le double conseil qu’Antoine lègue à Jean-Paul (4). L’un est de liberté prudente, assumée comme un devoir. "Ne te laisse pas affilier. Tâtonner seul dans le noir n’est pas drôle. Mais c’est un moindre mal." L’autre est de risque confiant : avancer toujours, au milieu de tous, sur le même chemin où, dans la nuit de l’espèce, des foules d’hommes, depuis des siècles, marchent en chancelant vers un avenir inconcevable. » (p. XXVII)
Reste que l’idéal politique de Martin du Gard, gravement entamé par la guerre, est également atteint par la démagogie démocratique. Et ce n’est pas là l’institutrice qui incarne ce désenchantement, mais bien son mari, l’instituteur.
« L’instituteur, débout, glisse les feuilles, une à une, sous le stylo du maire. Sur chaque pièce signée, il appose mécaniquement le cachet de la Mairie. Il songe, avec découragement, que la multiplicité croissante des formalités administratives enraye chaque jour davantage les engrenages sociaux, et qu’un régime ensablé dans une pareille bureaucratie est un régime foutu. Mais ce sont des réflexions qu’il garde pour lui. Depuis longtemps, il a jugé M. Arnaldon, à ses œuvres. Il sait que cette franchise militaire, ce loyalisme viril, camouflent en homme d’action un bavard hâbleur, sans méthode, sans doctrine, sans caractère, sans droiture. Contraint par ses fonctions d’être secrétaire de mairie, il se tait, honteux de ce qu’il voit, dégoûté de ce qu’on lui fait faire ; mais il souffre. Ennberg a conservé, en dépit de tout, sa foi de jeune militant. Il croit, de toute son âme, à la dignité humaine, à l’égalité théorique des citoyens, au salut final, par le triomphe de la démocratie laïque, à la souveraineté du peuple, au droit qu’à l’homme de penser librement, de se gouverner, de se défendre en luttant sans répit contre un ancien régime toujours prêt à renaître sous le déguisement républicain des partis capitalistes. Or, ce sont les formules mêmes que, dans ses discours, M. Arnoldon répète avec une intarissable redondance. Et c’est là, pour Ennberg, la pire blessure : ce qu’il ne pardonne pas à tous les Arnaldon de France, c’est d’être l’incarnation dérisoire d’un idéal politique pour lequel, demain, lui, Ennberg, se ferait stoïquement tuer sur les barricades d’une guerre civile. » (p. 1064)
Dans tout cela, nombreux sont sans doute ceux qui ne voient en Martin du Gard qu’un romancier, doté certes d’une très belle plume, mais sans plus. C’est que nombreux aussi sont ceux qui ne comprennent plus ce que peut être l’enjeu de la littérature, ce qu’il a pu être jadis lorsque Camus en parlait si bien :
« Il y a de grandes chances […] pour que l’ambition réelle de nos écrivains soit, après avoir assimilé les Possédés, d’écrire un jour la Guerre et la Paix. Au bout d’une longue course à travers les guerres et les négations, ils gardent l’espoir, même s’ils ne l’avouent pas, de retrouver les secrets d’un art universel qui, à force d’humilité et de maîtrise, ressusciterait enfin les personnages dans leur chair et leur durée. Il est douteux que cette grande création soit possible dans l’état actuel de la société, occidentale et orientale. Mais rien n’empêche d’espérer que ces deux sociétés, si elles ne se détruisent pas dans un suicide général, se fécondent mutuellement, et rendent la création à nouveau possible. Réservons aussi la chance du génie et qu’un nouvel artiste arrive, à force de supériorité ou de fraîcheur, à tout enregistrer des pressions qu’il subit, et à digérer l’essentiel de l’aventure contemporaine. Son vrai destin serait alors de fixer dans son œuvre la préfiguration de ce qui sera et d’y faire coïncider, exceptionnellement, le pouvoir de prophétie et la puissance de la création vraie. Ces tâches inimaginables ne pourront se priver en tout cas des secrets de l’art du passé. » (p. VIII)
Il y a deux traits propres à Martin du Gard qui forment, selon moi, les conditions de son génie : d’abord, son goût de la vérité ; ensuite, sa modestie.
Qui n’apprécie pas la vérité ? me dira-t-on. Le goût de la vérité dont je parle n’est pas celui-là. Il correspond plutôt à une attitude de très grand vigilance qui implique de ne rien écarter au motif que cela serait contrariant, qui implique aussi de refuser tout ralliement à une cause qui biaiserait la liberté de jugement, qui implique encore de préférer les objections rationnelles aux éloges, qui implique enfin de ne rien affirmer de définitif. On pense bien sûr à l’art de conférer de Montaigne. Encore faut-il que cet art soit sincèrement pratiqué. L’exemple de Descartes est là pour montrer qu’il est possible, par simple affectation, de prétendre en accepter les exigences, tout en s’en dispensant pour satisfaire ses certitudes (5). Camus avait parfaitement compris ce « goût de la vérité » (il emploie l’expression) de Roger Martin du Gard. Et il sait illustrer plus d’une fois ce que cela représente dans son approche des comportements humains. Ainsi, à propos de la sexualité, il écrit ceci :
« La sexualité et la part d’ombre qu’elle jette sur toute vie, a été abordée franchement par Martin du Gard. Franchement, mais non crûment. Il n’a jamais cédé à cette tentation de la chiennerie qui rend tant de romans contemporains aussi ennuyeux que des manuels de bienséance. Il n’a pas décrit complaisamment de monotones débordements. Il a choisi plutôt de montrer l’importance de la vie sexuelle par son inopportunité. […] Jérôme de Fontanin goûte les joies du libertin repenti en tirant Rinette de la prostitution où il l’avait jetée. "Je suis bon, je suis meilleur qu’on ne croit", se répète-t-il avec attendrissement. Mais il ne pourra s’empêcher de la prendre une dernière fois, ajoutant aux jouissances de la chair celle de la vertu. Une seule phrase suffira d’ailleurs à Martin du Gard pour faire sentir ce qui entre à la fois de mécanique et d’inspiré dans une telle attitude : "Ses doigts, automatiquement, dégrafaient la jupe, tandis que ses lèvres s’appuyaient sur le front de la petite, en un baiser paternel." » (p. XII)
La modestie de Martin du Gard ! Il ne s’agit certes pas du jeu de l’humilité, sincère ou affectée, qui sied pour parler de soi ou de son œuvre, mais plus fondamentalement du retrait face à toute forme de mondanité. Il s’agit aussi du sens du travail, qui vous épargne l’idiotie de croire que le talent se contente de la spontanéité. Et puis, il y a le refus de vouloir produire davantage que ce que l’on a à offrir. Là aussi, Camus dit exactement ce qu’il y a à en dire :
« […] Martin du Gard n’a jamais pensé que la provocation pût être une méthode d’art. L’homme et l’œuvre se sont forgés d’un même patient effort, dans la retraite. Martin de Gard est l’exemple, assez rare en somme, d’un de nos grands écrivains dont personne ne connaît le numéro de téléphone. Cet écrivain existe, et d’une forte façon, dans notre société littéraire. Mai il s’y est dissous comme le sucre dans l’eau. La gloire et le prix Nobel l’ont favorisé, si j’ose dire, d’une nuit supplémentaire. Simple et mystérieux, il a quelque chose du principe divin dont parlent les Hindous : plus on le nomme et plus il fuit. Aucun calcul, d’ailleurs, dans cette recherche de l’ombre. Ceux qui ont l’honneur de connaître l’homme savent au contraire que sa modestie est réelle, et à ce point qu’elle en paraît anormale. J’ai toujours nié, pour ma part, qu’il pût exister un artiste modeste ; depuis que je connais Martin du Gard, ma conviction vacille. Mais ce monstrueux modeste a encore, pour vivre dans la retraite, d’autres raisons que les singularités de son caractère : le souci légitime que nourrit tout artiste digne de ce nom d’épargner le temps de son œuvre. Cette raison se fait impérative dès que l’œuvre est identifiée par son auteur à la construction de sa propre vie. Le temps n’est plus alors le lieu où l’œuvre s’édifie, mais cette œuvre elle-même, que tout divertissement aussitôt menace. » (p. IX)
« Vielle France » est un roman qui nous parle d’une époque révolue. Mais l’humain qu’il soulève, tel un humus odorant, est nôtre.
(1) Roger Martin du Gard, « Vieille France » (1932) in Œuvres complètes II, Gallimard, Bibliothèque de La Pléiade, 1955, pp. 1013-1103
(2) Roger Martin du Gard, Correspondance générale III 1919-1925, éd. établie et annotée par Jean-Claude Airal et Maurice Rieuneau, Gallimard, 1986, p. 193.
(3) « Dans Vieille France […], l’institutrice se posait déjà une redoutable question : "Pourquoi le monde est-il ainsi ? Est-ce bien la faute de la société… Ne serait-ce pas la faute de l’homme ?" » (p. XXVI)
(4) Camus évoque là des personnages des Thibault dont il parlait supra.
(5) « […] je ne veux point prévenir les jugements de personne en parlant moi-même de mes écrits ; mais je serai bien aise qu’on les examine ; et, afin qu’on en ait d’autant plus d’occasion, je supplie tous ceux qui auront quelques objections à y faire, de prendre la peine de les envoyer à mon libraire, par lequel en étant averti, je tâcherai d’y joindre ma réponse en même temps ; et par ce moyen les lecteurs, voyant ensemble l’un et l’autre, jugeront d’autant plus aisément de la vérité. Car je ne promets pas d’y faire jamais de longues réponses, mais seulement d’avouer mes fautes fort franchement, si je les connais ; ou bien, si je ne puis les apercevoir, de dire simplement ce que je croirai être requis pour la défense des choses que j’ai écrites […] » (René Descartes, Œuvres et Lettres, textes présentés par André Bridoux, Gallimard, Bibliothèque de La Pléiade, 1953, pp. 177-178). Voilà ce que l’on trouve écrit dans la sixième partie du Discours de la méthode, des propos qui cadrent mal – il faut bien le constater – avec la façon vindicative avec laquelle Descartes défendra ensuite ses convictions.
Je m'empresse de lire "Vieille France".
RépondreSupprimerAmitiés,
Philippe
Régale-toi, Philippe !
RépondreSupprimerMerci de nous permettre ces lectures que vos recommandations sous forme de notes nous suggèrent.
RépondreSupprimerParlons, dans un premier temps, de l'invitation à la découverte. Je ne connaissais pas "Vieille France". "Jean Barois", lu il y a quarante-cinq ans et "Les Thibault" étaient suffisamment Martin du Gard. En acquérant les deux volumes de La Pléiade, je pensais garnir ma bibliothèque d’homme mûr de lectures déjà faites, en remplacement des Livres de Poche de la maison paternelle. Mon goût naissant de la relecture me promettait quelques heures de plaisir.
Jusqu’à la découverte de votre note. Puis « Confidence africaine », puis « Vieille France », retour à votre note, préface de Camus, et ce n’est pas fini…
Dans un second temps j’évoquerai ce que je ressens comme une incitation à la lecture lente. Ainsi devient possible la jubilation que procure la forme parfaite du texte. Et la nécessité d’y trouver plus profondément ce que peut occulter cette perfection. Donc de relire ce que vous dîtes de l’œuvre, de Camus, ce que Camus dit de l’auteur.
Nous devons être nombreux à profiter de votre capacité à donner.
Pour tous, merci.
Je vous emboîte volontiers le pas sur tout, hormis sur les mérites que vous me prêtez bien généreusement. Mais en serais-je pourvu que je ne m’en repentirais pas.
SupprimerMerci à vous.
Merci pour ce commentaire qui a le mérite de réhabiliter le grand Roger Martin du Gard. Bien évidemment il faut également lire Les Thibault, saga française moderne dont la référence faite à La guerre et la paix par Camus est plus que pertinente. Les amateurs ne manqueront pas non plus Jean Barois et Maumort, de cet auteur dont on comprend après l'avoir lu qu'il méritait amplement son prix Nobel de littérature.
RépondreSupprimerJe n'ai pas (encore) relu Jean Barois et Maumort mais la lecture des Thibault peut actuellement se faire de nos jours en l'accompagnant de la consultation du site
RépondreSupprimerhttp://gallica.bnf.fr/html/presse-et-revues/les-principaux-quotidiens
qui permet d'enregistrer par exemple le numéro de l'Humanité daté du 2 août 1914 qui rend compte de l'assassinat de Jaurès dont Jacques est le témoin dans le roman.
L'auteur propose, à travers les propos de ce même personnage, une analyse des fluctuations ou basculements de l'opinion publique en rapport avec les contenus éditoriaux. Il est désormais possible de se faire une opinion en les lisant.
Peut-être bénéficierons-nous un jour d'une brillante analyse de Jean Jadin, permise par ces outils nouveaux, vérifiable grâce aux mêmes.
J'aimerais préciser que la perle stylistique de Vieille France et la force et l'intérêt des Thibault, qui ne peuvent se comparer, démontrent l'étendue des registres de cet admirable écrivain.
C'est le premier août, pardon, que le journal rend compte de l'assassinat. Le 2 c'est la mobilisation générale.
RépondreSupprimerOn doit à André Daspre, qui présida à l’édition du Lieutenant-Colonel de Maumort à la Bibliothèque de La Pléiade (Gallimard, 1983), un article intitulé “L’image de Jean Jaurès dans les romans de Jules Romains, Roger Martin du Gard et Aragon” et publié in Cahiers Jaurès 3/2007 (n° 185), pp. 79-89. Cet article est disponible sur Internet ici. Il y a là beaucoup plus que je ne pourrais en dire.
SupprimerCe qui me démange, c’est de chercher ce qu’ont en commun celles et ceux qui aiment Martin du Gard, en dépit d’une époque qui s’en détourne. Voilà une chose que j’apprendrais sur Guy Malavialle que je remercie de ses commentaires.